Hind LAIDI contre la mendicité des enfants

by La Rédaction

Hind Laidi, fondatrice de l’association Jood, œuvre pour les laisser pour compte. Depuis quelques semaines, une campagne pour prévenir la mendicité des enfants informe le citoyen marocain de ne plus donner de l’argent. Interview avec une femme courage.  

   

Pourquoi cette campagne aujourd’hui ?

Le phénomène de l’exploitation des enfants pour la mendicité au Maroc a pris de l’ampleur, et notre campagne est conçue aujourd’hui pour que le citoyen marocain ne contribue plus à cet acte en leur donnant l’argent, et à prendre conscience des conséquences sur l’avenir de ces enfants.

Que doit-on savoir de ces enfants mendiants ? A quel point c’est dangereux de leur donner de l’argent ?

Il faut savoir que cet enfant est exploité pour faire une recette journalière entre 150 dh, s’il est loué, et 350 dh s’il est exploité par ses propres parents, et c’est ainsi qu’il est initié à tendre la main, ce qui détruit définitivement sa dignité pour condamner son enfance et son avenir.

Quelles seront les conséquences sur ces enfants ?

Un enfant qui a été empêché d’aller à l’école, pour n’apprendre que la mendicité, ne saura être par la suite qu’un mendiant professionnel, pour constituer son propre clan de petits mendiants, un vagabond ou un criminel.

Comment aider votre association à combattre ce fléau ?

Cette exploitation inhumaine d’enfants innocents représente une réelle violation des droits de l’enfant, nous devons tous cesser d’y contribuer, pour pouvoir combattre ce fléau, toute personne qui en parlera dans son entourage et partagera nos communiqués nous aidera!

Vous menez un combat que les politiques et les autorités se doivent de faire. Vous sentez vous aidée ? Soutenue ?

Je suis ravie de constater les efforts déployés dans ce sens par le ministère de la solidarité en collaboration avec les procureurs du roi et la délivrance de 142 enfants exploités dans la mendicité sachant que cette première édition s’est limitée sur la région Rabat, Salé et Témara avant de s’étendre à l’échelle nationale… je ne peux que saluer ces efforts !

Nous ne sommes pas aidés mais chaque partie concerné fait sa part de travail pour aboutir, je dirai que nous sommes complémentaires.

A quel moment sentez-vous que Jood fait la différence ?

Jood ne fait pas la différence, Jood fait son travail mais je soulignera que la plus grande réussite de l’association JOOD réside certainement dans sa capacité à avoir réinsérer socialement et professionnellement 401 SDF.

Comment est née l’aventure Jood ?
A quel moment avez senti que vous deviez faire quelque chose pour ceux qui ont eu moins de chance dans la vie que nous?

JOOD est née en Septembre 2015 en tant qu’action bénévole qui organise des maraudes nocturnes à la rencontre des laissés-pour-compte.

Ce mouvement associatif offre d’abord des repas chauds, des vêtements, des couvertures, voire des médicaments aux pauvres miséreux de la rue citadine… Mais, surtout, JOOD accorde de l’attention, de l’écoute et de la mobilisation pour accompagner ces sans-abris dans leur prise de conscience d’une possibilité de réinsertion sociale.

JOOD porte l’amour et la compassion d’un peuple à l’égard des siens…

Jood est notre devoir de conscience!

Si c’est à refaire, qu’est ce que vous ne referiez pas ?

Si c’était à refaire… et si j’avais la possibilité, je le referais beaucoup plus tôt !

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