Par Patrick G.
Amis aficionados, et si nous mettions un peu de légèreté dans cette chronique en imaginant que nos volutes égalent celles des célébrités connues pour leur passion réelle ou feinte de nos modules préférés. Vous l’aurez compris, nous allons faire du people et partager quelques anecdotes qui font la petite histoire.
Quand une célébrité fume le cigare, se pose souvent la question de qui de la poule ou de l’œuf était avant ? Cette célébrité fume-t-elle le cigare depuis qu’elle est sous les feux de la rampe, ou ce plaisir était-il antérieur à son succès ? Il est vrai qu’aujourd’hui, le cigare est largement considéré comme un symbole de luxe, donc de succès, souvent associé au pouvoir d’un statut social. Soyons autocritiques, lequel d’entre nous fumait déjà son havane quand il avait 20 ans ? Trop jeune, sans doute pas d’argent pour ce luxe. Aujourd’hui, fumer régulièrement nos Vitoles favorites nous est permis grâce à une certaine réussite. Nous ne sommes pas des célébrités pour autant, alors à quand une téléréalité à Cuba, pour amateurs confirmés ?
Je suis presque sûr que si je vous demande de me citer un fumeur de cigare célèbre, Churchill sortira devant Castro.
Ce cher Winston, un maitre dans le monde du cigare et autres plaisirs d’Epicure. Un ambassadeur du havane au point que Romeo Y Julieta créa le Churchill en son honneur. Il était capable d’allumer jusqu’à vingt cigares par jour, et appréciait particulièrement d’accompagner son Churchill d’un whisky d’au moins 12 ans d’âge. Il faut dire que le Premier ministre avait parmi ses meilleurs amis un certain Sir Alexander Walker éponyme d’une marque bien connue, qui lui permettait d’avoir un stock permanent de bouteilles, sans bourse délier. De toute évidence, Sir Winston n’est pas à l’origine du contemporain «à consommer avec modération». Seul le premier cigare du jour était accompagné d’une tasse de café bien fort. Il faut dire que c’était le matin au réveil.
Continuons dans l’histoire. Nous avions évoqué dans une chronique précédente l’intervention du Che compagnon de Castro, pour relancer le commerce des cigares. En fait, Ernesto Che Guevara a découvert le cigare au travers d’une utilité incongrue. Avant de connaitre son heure de gloire et d’accéder au Monte Cristo qui deviendra sa marque favorite, il allumait cigares sur cigares de médiocres qualité, pour éloigner les moustiques, et n’ayant pas d’argent, il avait pris l’habitude qui lui est restée, d’accompagner son cigare d’un thé. Quand beaucoup plus tard, ayant des problèmes pulmonaires, son médecin lui conseilla de limiter sa consommation à un seul cigare par jour, le Che s’exécuta en faisant fabriquer chaque jour un cigare de 75 cm de long …
Il est un personnage célèbre qui aurait pu parler de son addiction avec lui-même. Le papa de la psychanalyse, celui qui a vu avant nous dans chacune de nos pensées une frustration sexuelle ou une volonté de transfert : Sigmund Freud. Il était tellement attaché à son cigare qu’il préférait se priver de manger, ou de tout autre dépense de première nécessité, que de manquer de cigares. Il faut dire qu’à l’époque, ce qui allait faire de lui une célébrité, ne le nourrissait pas beaucoup. Son grand plaisir quand la fortune lui souriait était d’accompagner son cigare d’un cognac.
Le plus malin de tous ? En 1962, celui qui, la veille de signer lui-même l’embargo sur le cigare cubain, ordonne que lui soit livré d’urgence, façon Chronopost de l’époque, plus d’un millier de Coronas Upmanns. Oui, le célèbre 35e Président des USA, JFK était un vrai aficionado du puros, et comble de l’ironie, sa boisson favorite pour accompagner son cigare était le Daiquiri, cocktail Cubain. Fort le JFK, très fort !
Revenons à plus de légèreté, avec celui qui justement passe son temps à revenir, I’ll be back, le célèbre Terminator. Avant d’être connu, Arnold Schwarzenegger, Schwarzi pour les intimes, était déjà amateur de cigares mais ne fumait que des tous petits modules, voire des cigarillos. Imaginez l’allure du cigarillo entre les doigts du plus célèbre bodybuilder de la planète. C’est finalement madame qui, trouvant le geste peu viril l’incita à entrer dans le monde du vrai cigare. Le futur Gouverneur de Californie devint un tel aficionado, qu’il a été élu Fumeur de Cigare de l’année 2014. Vous voulez lui faire plaisir, offrez-lui le Corona Gorda de Punch accompagné d’un vin Italien.
De très nombreux acteurs ou autres personnalités aiment à poser devant l’objectif avec un cigare tant à la main qu’à la bouche. Pour certains, c’est par pur plaisir et réelle connaissance du Puros, tandis que pour d’autres, un peu comme Fidèle Castro, le coté viril, charismatique, puissant de l’image était prioritaire et participait à la légende. Ne dénonçons pas les autres, mais parmi les vrais amateurs, nous retrouvons Philippe noiret, Robert de Niro, Andy Garcia, Sylvester Stallone, Jacques Dutronc…
Orson Welles était aussi un grand fumeur de cigares. L’astuce pour constituer sa cave était de marcher derrière lui, car son plaisir premier était d’allumer le cigare, de fumer le foin, d’aborder à peine le divin, puis de le jeter, pour recommencer avec un autre… Une hérésie !
Marc Twain, accompagnait systématiquement son vieux scotch d’un cigare. Pas toujours de bonne qualité, mais il était addict au point que vieillissant il avait dit « si on ne peut pas fumer au ciel, alors je n’irais pas ! »
Au milieu de tous ces Cigar-Lovers, et les femmes me direz-vous ? Le sujet est toujours délicat à aborder, car emporté par mon esprit taquin que certains qualifieront de grivois, je risque le dérapage et la faute de goût qui viendrait anéantir l’objectif si culturel de cette chronique.
En fait, de nombreuses femmes sont des aficionados reconnues et les Puros n’ont pas plus de secrets pour elles que pour les hommes. Maintenant mon travail journalistique m’impose de poser la question que tout le monde attend : pourquoi le cigare plutôt que…… ? La réponse est peut-être dans la liste des fumeuses célèbres, Georges Sand, Whoopi Golberg, Christine Ockrent…bon ok pour être juste il y a aussi Demi Moore, Monica Bellucci, Madonna, Vanessa Paradis et j’en oublie.
Nous avons gardé pour la fin, un amateur célèbre, qui très respectueux de l’embargo, ne fumait pas de Cubain, mais plutôt des cigares du Mexique et du Nicaragua. Cela étant pour l’usage qu’il en faisait, il eut été gâcher que de prendre un Puros de habanos. Je suis sûr qu’il n’est pas besoin que j’aille plus avant à vous raconter la passion de Bill Clinton pour le cigare.
Finalement, il n’est pas déplaisant de partager le plaisir des Vitoles avec ces célébrités, de pouvoir placer dans une soirée en société notre point commun avec Andy Garcia qui fume le même cigare que nous…l’effronté !
Et si un jour vous souhaitez arrêter de fumer le cigare, rassurez-vous c’est simple comme bonjour, j’ai réussi des centaines de fois.
