Il fut l’un des grands commis de l’Etat que connut la France pendant la seconde moitié du XXe siècle. Né le 11 septembre 1921 à Meknès, Michel Jobert est le fils d’un ingénieur agronome établi au Maroc. Elève à Sciences-Po Paris en 1939, il combat dans un régiment de Spahis durant la Seconde Guerre mondiale, avec lequel il participe à la campagne d’Italie et au débarquement en Provence. Puis il intègre l’ENA, avant d’entrer à la Cour des comptes. En 1952, il est appelé dans le cabinet ministériel du MRP Pierre Abelin, avant d’intégrer ceux de Paul Bacon (1953-1954 et 1955-1956) puis de Robert Lecourt (1959-1961). Surtout, il fera à deux reprises partie de celui de Pierre Mendès France, comme président du conseil de 1954 à 1955 et comme ministre d’Etat en 1956. Georges Pompidou l’appelle à son tour lorsqu’il est nommé à Matignon. Michel Jobert sera son directeur adjoint de cabinet (1963-1966), puis son directeur de cabinet (1966-1968). Après l’élection de Pompidou à la présidence de la République, il devient secrétaire général de la présidence de la République (1969-1973). Ministre des Affaires étrangères des gouvernements de Pierre Messmer (1973-1974), il défend les principes gaullistes en matière de politique extérieure : indépendance nationale, Europe, politique arabe… Mais, en 1974, lors de l’élection présidentielle, il soutient Jacques Chaban-Delmas face à Valéry Giscard d’Estaing, ce qui ne lui sera jamais pardonné. Il fonde alors le Mouvement des Démocrates, qui refuse le clivage droite-gauche et ne parvient pas à percer électoralement. En 1981, Michel Jobert soutient François Mitterrand à l’élection présidentielle. Après la victoire du candidat socialiste, il devient ministre du Commerce extérieur du gouvernement de Pierre Mauroy. Il démissionne le 20 mars 1983. Il décèdera le 25 mai 2002.
Michel Jobert : Le grand commis de l’Etat
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