Lino Bacco : Une main de fer dans un gant de velours

by Abdelhak Najib

Un grand nom des médias, un grand spécialiste du football, Lino Bacco est un homme qui marque le pasysage radiophonique aujourd’hui avec Mars Radio. Sa complicité avec Hicham El Khlifi fait des merveilles. Zoom.

Comment définissez-vous votre collaboration avec Hicham El khlifi
Je ne pense pas que le mot collaboration soit le plus approprié pour ce qui concerne le but que nous nous sommes fixé et le parcours que nous avons choisi d’entreprendre ensemble. La définition «conventionnelle» de collaboration est connue de tous. Mais nous avons une toute autre perception de la façon de travailler ou de réfléchir ensemble. En fait nous ne travaillons pas. Et chaque matin que Dieu fait, je ne me dis pas que je vais au boulot mais que je vais passer du bon temps en me livrant à mon (notre) hobby préféré qui est celui de faire de la radio. Il y a une grande différence entre amour et passion. Que l’on aime ou que l’on n’aime pas son boulot, chaque matin en se rasant vous sentez une force intérieure qui vous dit comme dans la fameuse chanson de Celentano « chi non lavora non fa l’amore », qui ne travaille pas ne fait pas l’amour… La passion c’est une autre chose, c’est faire quelque chose que vous aimez sans nécessairement penser aux avantages matériels. Mais cela dit, lorsque vous avez la responsabilité de dizaines de familles, le taux d’adrénaline monte aux étoiles mais dans votre subconscient vous vous fixez des limites car il faut bien nourrir sa petite famille…

Qu’est-ce qui vous rapproche?
Le fait de partager les mêmes valeurs, les mêmes principes, les mêmes convictions. Nous avons la même conception de ce qu’est la vie familiale et les rapports qui en découlent. Nous avons les mêmes idées à propos de la société dans laquelle nous vivons, et nous partageons les mêmes incertitudes et les mêmes espoirs pour ce qui est du monde que nous allons laisser à nos enfants. Même en 2050 il fera bon vivre car il y aura toujours des hauts et des bas. Nous avons la même conception du travail et du rapport que nous entretenons avec nos assistants. Encore une fois je réfute le terme de collaborateurs.
En fait les personnels nous assistent dans la gestion quotidienne de la radio que ce soit au plan éditorial, technique ou administratif. Certes l’input part de nous deux mais nous avons la même propension à consulter, à déléguer et à contrôler. Peut-être un poing de fer dans un gant de velours ? Probablement. Nous sommes convaincus qu’il faille responsabiliser tout en tenant à l’œil le moindre changement de trajectoire. Une fois que nous avons pris une décision, qu’elle émane directement de nous ou qu’elle soit collégiale, nous veillons à son application sans contrôler directement. Nous n’intervenons qu’en tant que libero…lorsque le stopper s’est fait prendre de vitesse ou s’est fait dribbler !

A votre avis qu’est-ce qu’il fLino Bacco, interview, Mars Radio,médiasaut pour qu’un binôme arrive à accomplir des objectifs communs?
Il faut d’abord bien se connaître, même si chaque individu possède une face cachée. Mais l’astuce c’est d’être assez intuitif pour tenter de l’explorer sans en faire une maladie. Pour maintenir un rapport qui doit être empreint de loyauté il ne faut surtout pas franchir un certain seuil. La complicité est une qualité indispensable. Parfois en réunion il nous suffit d’un regard pour prévenir une gaffe ou pour corriger une étourderie. La complicité ne s’acquiert pas. Je pense que c’est une chose innée entre deux personnes qui se connaissent parfaitement et qui agissent non pas comme un binôme mais tout simplement comme un seul ensemble, qui se meut comme un tout. C’est aussi savoir admettre qu’on s’est trompé et que sur tel ou tel point votre partenaire à raison. Par conséquent il faut toujours laisser aux vestiaires tout sentiment d’égocentrisme et de supériorité. Il faut être raisonnable aussi bien dans ce que vous proposez que ce que propose votre partenaire. Il est bon de rêver mais toujours avec les yeux grands ouverts.

Faut-il se ressembler pour travailler ensemble? Ou a-t-on besoin d’être très différents pour être complémentaires?
Il n’est pas nécessaire de se ressembler même si pour ce qui nous concerne nous avons une formation de base beaucoup plus cartésienne que littéraire. Il n’en est pas plus nécessaire d’être différents. On peut être différent de son partenaire mais ce n’est certainement pas un facteur décisif dans la compréhension ou l’acceptation mutuelle. L’important pour travailler ensemble c’est de se connaitre et de connaitre son partenaire. Pour être complémentaire il faut savoir s’accommoder sans réserves aucunes du caractère de votre partenaire. Henry Ford a dit “Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès; travailler ensemble est la réussite.” Au début on savait déjà ce qu’on voulait faire. Chemin faisant on a progressé dans notre manière d’échanger et de s’apprécier. Aujourd’hui, travailler ensemble c’est une réussite car nous aimons ce que nous faisons et nous nous imposons de faire sérieusement de la radio sans nous prendre (trop) au sérieux…

Ce qui vous plait chez El Khlifi?
La droiture. C’est quelqu’un de sincère qui dit toujours ce qu’il pense. Comme moi du reste mais j’admire en lui ce côté diplomate que je n’ai pas. Ce coté artiste qui chez lui est une sorte de diversion pour augmenter inconsciemment le risque. Mais en fait il ne fait jamais rien sans filet de protection. C’est juste pour se faire plaisir et explorer le point de fission… déformation nucléaire oblige. C’est aussi quelqu’un qui n’est pas matérialiste. Le bling-bling, il ne connait pas. Ce n’est pas un hippie qui a troqué sa chemise à fleurs pour un costard-cravate mais il est de ceux pour qui l’argent ne fait pas le bonheur.

Ce qui vous dérange chez lui?
Son insensibilité aux belles américaines alors que musicalement parlant il adore les oldies but goldies. Il est incapable de distinguer une Ferrari d’une Lamborghini et de toute façon il n’en a rien à pétarader. J’oubliais, il sait être généreux à l’encontre des petites gens et surtout de certains profiteurs avec qui il partage les mêmes couleurs, le rouge et le blanc. Parfois il se fait embobiner. Mais je suis sûr qu’il en est parfaitement conscient: «Je sais que tu sais que je sais.»

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Lino Bacco un homme, un destin

Il est italien de nationalité, marocain de cœur. Son accent, sa voix radiophonique et son amour des médias a fait de lui le journaliste sportif par excellence. Âgé aujourd’hui de 70 ans, l’incontournable Lino Bacco n’est pas encore prêt pour prendre sa retraite. Ce sportif de toujours a passé l’essentiel de sa carrière dans la presse écrite et a côtoyé les grandes plumes. Lino Bacco qui a été au début de sa carrière professeur de technologie et de dessin industriel au Collège italien de Casablanca, a travaillé en free lance au « Petit Marocain », la « Vigie Marocaine» et «Maroc-Soir» avant de devenir responsable de la rubrique football à « Hebdo Sport » et rédacteur en chef de « La Semaine du Football ». Lino a aussi fondé avec Ali Bouhadar et Kamal Lahlou « Tennis du Maroc » devenu ensuite « Tennis et Golf du Maroc ».

Le CV de Lino ne peut pas se résumer en quelques lignes : chargé de mission auprès du ministre de l’Intérieur pour l’étude de faisabilité d’une seconde chaîne de télévision publique marocaine auprès de la Fininvest (Groupe Berlusconi) à Milan, consultant pour le marché étranger à Future World Electronics de Monza (Italie), Directeur Sportif du Marathon de Marrakech ou encore directeur du tournoi de football Prince Moulay Ismail. En parallèle de sa carrière de journaliste, il occupe le poste de Secrétaire Général de la Chambre de Commerce Italienne au Maroc, association créée en 1916 et chargée du développement des échanges commerciaux entre le Royaume du Maroc et l’Italie. Malgré son CV bien rempli, pour plusieurs personnes, Lino a connu son vrai succès à 2M avec l’émission Planète foot avec Karim Dronet, Amine Birouk et Mourad Moutawakil. Lino Bacco est aussi connu pour ses nombreuses activités associatives notamment avec Rotary international. Depuis décembre 2009, Lino a cofondé Radio Mars et occupe le poste de directeur des programmes.

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