Brian El Glaoui Bexter : « Hassan El Glaoui avait un style bien à lui »

by La Rédaction

“ Depuis que mon grand-père nous a quittés, il est important pour moi de retracer son histoire”

Petit dernier de la fraterie, Brian El Glaoui Bexter dédie son temps à perpétrer l’héritage de son grand-père. Elevé par ce dernier, il a passé sa vie à admirer son processus de création, son art, sa vision. Les coulisses de Hassan El Glaoui à travers le regard d’un petit fils aussi dédié que passionné.   

Quel peintre, votre grand-père était-il ?

Hassan El Glaoui avait un style bien à lui. Il est compliqué de lui attribuer une catégorie particulière, même si beaucoup le désignent comme peintre figuratif. On ne peut ignorer l’influence impressionniste de ses maitres.

Si je dois parler de son art, je dirais simplement qu’il est intemporel. Il raconte une histoire, et nous fait remonter le temps.

C’est vrai que le thème du cheval à longtemps dominé son univers, mais il le dira lui-même: “Les gens qui affirment que je suis le peintre des chevaux ne connaissent pas ma peinture.” Il suffit de contempler un portrait, une nature morte ou une scène d’intérieur pour comprendre tout le talent de l’artiste et la précision de son travail.

Assistiez-vous à la naissance des oeuvres, comment s’imposaient-elles à lui ?

Avoir eu la chance de grandir à ses cotés, nous a permis de l’assister dans son travail ainsi que de poser pour lui. Une expérience unique et inoubliable.

Il n’aimait pas être pressé dans son travail. L’inspiration de l’artiste était constante, je pense que dès qu’il avait de quoi écrire sous la main, il préférait dessiner.

S’il lui arrivait de s’enfermer des heures durant dans son atelier pour y peindre, il laissait toujours place à son imagination. Il nous disait souvent ne pas aimer peindre d’après une photographie.

Quelle est sa particularité selon vous ?

Sa particularité était sa capacité à raconter l’histoire du bout de son pinceau. Il est à la croisée de plusieurs mouvements artistiques, ce qui fait de lui un des pionniers de l’art moderne marocain.

Il sera reconnu très tôt sur la scène internationale et jouera un rôle majeur comme artiste de son pays.

Comment perpétuez-vous son héritage aujourd’hui ?

Nous cherchons à protéger son travail et surtout à informer les privés comme les professionnels du monde de l’art. Depuis un moment déjà, nous sommes confrontés à une vague de faussaires qui s’attaquent à son oeuvre, il était de notre devoir de prendre les mesures nécessaires afin de sévir et réguler le marché. Aujourd’hui, tout le monde peut s’informer avant d’acquérir une oeuvre, cette démarche permet de guider l’acquéreur du mieux possible afin d’assurer l’authenticité des oeuvres en circulation. 

Dans un registre de communication et modernisation, nous adoptons une stratégie de sensibilisation des jeunes à l’art ainsi qu’à l’histoire de l’artiste. D’ailleurs, lors de l’exposition “Le sel de ma Terre” au musée Mohammed VI d’art moderne de Rabat, nous avions été touchés par le nombre de jeunes et autres établissements scolaires à s’emparer de l’exposition à des fins éducatives. 

Qu’est-ce que Hassan El Glaoui a laissé ?

Il laisse un patrimoine culturel et artistique unique au Maroc et marque l’histoire de ce pays à travers son art. Il met en avant l’histoire des marocains et permet de faire apprécier toute la beauté de notre culture et de nos traditions. 

Comme l’a si bien dit Maurice Druon:

“Chacun de ses tableaux, si on le regarde au Maroc, est un miroir. Contemplé hors du Maroc, c’est une fenêtre ouverte sur la nostalgie. Et pour ceux qui, dans l’avenir, le contempleront, il restera un témoignage” 

Sur quels projets travaillez-vous ? 

Depuis que mon grand-père nous a quittés, il est important pour moi de retracer son histoire, ce qui s’est traduit par la création d’archives et la numérisation de divers documents et témoignages. 

Cette riche documentation m’a permis d’entamer la rédaction d’un récit personnel sur la vie de l’artiste.

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