Quand l’art marocain fait sa révolution chez Christie’s

by La Rédaction

L’art marocain ne se contente plus d’exister dans les marges du marché international : il y explose. Lors de sa vente aux enchères en ligne de 2025 consacrée à l’art moderne et contemporain du Moyen-Orient, la prestigieuse maison Christie’s a vu les œuvres des maîtres marocains pulvériser leurs estimations. Un signal fort : le Maroc artistique revendique sa place, et les collectionneurs le savent.

Cette vente, qui regroupait 69 œuvres majeures venues du Golfe, du Levant, d’Iran, d’Irak et d’Afrique du Nord, a mis en lumière des signatures marocaines incontournables, parmi lesquelles Mohamed Melehi, Malika Agueznay et Hassan Hajjaj. Trois figures emblématiques, trois langages plastiques radicalement différents, mais un même retentissement : leurs créations ont toutes dépassé les attentes initiales.

   

Le plus spectaculaire : une œuvre sans titre de Mohamed Melehi, vendue à 88 200 dollars contre une estimation comprise entre 50 000 et 70 000. Un prix à la hauteur du statut de cet artiste disparu en 2020, pionnier de l’abstraction moderniste au Maroc et figure majeure de l’École de Casablanca. Malika Agueznay, quant à elle, a vu son œuvre Ayat Al Koursi s’envoler à 15 120 dollars, soit près de quatre fois son estimation basse. Et le pop et vibrant Hassan Hajjaj, souvent comparé à un Andy Warhol maghrébin, a vu sa pièce Yassine Gwani atteindre 12 600 dollars, au-dessus de sa fourchette attendue.

Ce n’est pas la première fois que Christie’s consacre l’art marocain, mais jamais l’enthousiasme des acheteurs n’avait été aussi manifeste. Derrière ces chiffres, il y a une réalité plus large : une scène artistique marocaine qui, depuis des années, dialogue avec les grandes tendances mondiales tout en affirmant ses racines et ses propres codes. Une scène qui séduit par sa complexité, son histoire, et sa vitalité contemporaine.

Cette percée à l’international n’est pas un accident. Elle reflète un mouvement de fond, porté autant par des institutions culturelles marocaines actives que par des collectionneurs diasporiques et un public mondial avide d’esthétiques alternatives. À l’heure où l’art global cherche de nouveaux récits, le Maroc impose les siens — avec éclat.

   

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