Sara Chraïbi : Quand la mode est un doux songe

by La Rédaction

Un véritable ode à la femme et à la tradition marocaine, Sara Chraïbi puise son inspirations dans ses racines et dans ses rêves pour donner naissance à des créations inspirées et habitées. Zoom sur un projet complet, du vêtement dessiné à la tenue qui prend forme, du rêve d’une idée au résultat filmé.    Par Yamena Ouadi

La collection tout droit sortie d’un rêve

« Songe initiatique » est un hommage aux femmes du Maroc, muses somptueuses surgies du fond des âges, passeuses de rites, et porteuses d’espoirs, elles s’élancent à la conquête d’un nouveau monde. Les vêtements de la collection convoquent un jeu de références enchevêtrées, imaginaire mythique, ou passé et présent se mêlent. Les ors d’Orient, les riches velours chatoyant d’Andalousie, et les plastrons de perles d’Afrique côtoient des tissages arachnéens de soie d’or et d’argent. Les géométries savantes de l’habit dialoguent alors avec les somptueux décors du palais Bahia, lieu du songe initiatique. 

Une artiste née

Sara Chraïbi est née à Rabat en 1982 dans une famille où l’on aime célébrer. Enfant, elle a appris la couture et la broderie auprès de sa mère. Après des études d’architecture à Rabat, elle s’installe à Paris où elle poursuit un DEA en philosophie et théorie d’architecture. À Paris, sa passion pour la mode et la couture est nourrie, elle se met alors à dessiner, coudre et broder une multitude de robes du soir. Encouragée par sa famille et ses amis, elle présente alors en mai 2011 sa première collection durant l’évènement Festimode Casablanca Fashion Week. 

De retour au Maroc en 2014, Sara Chraïbi fonde sa maison de couture à Rabat. Rapidement, son travail fut reconnu pour la justesse de ses lignes. De son passé d’architecte, elle retiendra le sens de la rigueur et de la construction. Avec en mémoire les célébrations de son enfance, Sara Chraïbi construit sa marque éponyme autour d’un art de vivre à la marocaine, mêlant orient et occident dans un vestiaire à la recherche de l’essence d’une allure orientale contemporaine. 

Plus qu’un défilé, un film

Sous la direction artistique d’Amira AZZOUZI, Filmé par OUSSAMA HEDDA, le film est riche d’un décor majestueux avec une porte qui s’ouvre pour révéler les entrailles du fabuleux Palais Bahia. La caméra, comme un œil omniscient, capture les détails de cette glorieuse beauté, des détails de la boiserie à la délicatesse des ciselures du plâtre. Nous suivons une mystérieuse silhouette dans les dédales infinis des lieux. Elle a le pas hésitant, mais marche sans s’arrêter, comme attirée par des appels au loin. C’est son histoire, ses ancêtres qui l’appellent à elles. Un rituel initiatique se met en place. On la couvre d’une cape, comme une étreinte protectrice, on la pare de bijoux et on la coiffe. Enfin prête, elle se dirige vers le moment culminant de son voyage: la transmission. Une femme sans âge, aux allures de grande prêtresse lui remet quelque chose. Une pièce en or, symbole de fortune, un héritage qui se transmet de mère en fille. 

On retrouve un groupe de jeunes filles, le visage de l’avenir. L’une d’elles se détache du groupe pour rejoindre notre protagoniste. Celle-ci lui remet la pièce,comme gage de confiance. Elle la lanceen l’air, comme happée à traversl’espace et le temps, cette pièces’envole vers un ciel d’un bleu aveuglant, nous retrouvons notre nouvelle héroïne, toute de blanc vêtue, forte, glorieuse, lumineuse, elle s’envole avec ses alliées dans un champ ouvert, portant toute l’espérance des générations précédentes en elle. La relève est là. 

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