Neta ElKayam & Amit Hai Cohen :pour l’amour du patrimoine Judéo-marocain !

by La Rédaction

 Le duo juif marocain de Tinghir, revient avec un nouvel EP composé de trois morceaux. Neta ElKayam & Amit Hai Cohen profitent du confinement  pour enregistrer la reprise qui les ont rendus célèbres : Hak a mama de Zahra El Fassia, ainsi que « Muhal Nensah » et « Muima ». Une ode au patrimoine chaâbi judéo-maghrébin.

Un air du Maroc et du passé dans ce nouvel opus de Neta ElKayam & Amit Hai Cohen, qui font honneur au patrimoine judéo marocain. Dans ce nouvel EP composé de trois titres, l’auteure compositrice et interprète juive berbère et marocaine Neta ElKayam, revient au pays, aux racines, au passé. Composé de trois morceaux et produit par Amit Hai Cohen, le duo explore dans ce nouvel opus les passerelles entre mélodies pop et jazz, sample électro, et rythmes d’Afrique du Nord. Celle qui a une renommée internationale de par les nombreuses tournées qu’elle a faites ces dernières années, a décidé d’enregistrer pendant le confinement. « Nous n’avions jamais le temps, vu le nombre de concerts dans l’année. Ce confinement nous a permis de nous poser et de mettre en boite toutes les reprises qu’on a eues plaisir à jouer un peu partout dans le monde, confie la musicienne qui a fait vibrer l’axe Jérusalem-Casablanca en montant sur les scènes les plus prestigieuses, entourée des plus grands orchestres et musiciens. Elle a reçu de nombreux prix, notamment le prix ACUM et le prix Sami Michael. Aussi, elle a été nominée aux Ophir Oscars pour son rôle principal dans la comédie musicale ‘’Red Fields’’ (Mami), 2019.

Chansons juives Nord-Africaines

La chanteuse était arrivée au Maroc il y a 10 ans. Sa culture était forte et importante à partager. «J’ai commencé à faire des recherches sur le châabi marocain tout en continuant à écrire mes propres chansons comme «Bent Lemnam», «Howa Jani» », confie celle dont les trois morceaux arrangés et produits par Amit Hai Cohen montrent le bel univers du duo. Le premier morceau, Hak a Mama, classique de la chanson traditionnelle, a d’abord été chanté par la grande Cheikha juive marocaine Zahra El Fassia dans les années 20. Neta ElKayam a chanté pour la première fois cette chanson sur scène au Maroc en 2013, lors du Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira. C’est depuis, devenu un tube, interprété des dizaines de fois et visionné sur le net par des millions de personnes. Dans une vibe hip-hop, ce morceau sort pour la première fois en single. «J’ai besoin d’aimer le rythme et l’histoire. Je suis fascinée par les grandes voix féminines, les conteuses d’histoire » explique la musicienne. Dans un esprit Jazz, Pop, Hip Hop et Rock, elle propose «Muhal Nensah», une chanson d’amour des années 60 du musicien Sliman Almaghribi (Shlomo Ben Hamu). Neta et son groupe, ont joué et enregistré ce morceau dans une version électro-jazz pour la sélection «Indie City Jerusalem». Après l’effet viral de cette vidéo, ce morceau est enfin sorti en single. Enfin, le morceau Muima, est basé sur un poème de Moshe Ben Hamu, enregistré dans les années 70 par la chanteuse Jasmine Almaghribia. Neta se l’approprie en créant dans une atmosphère musicale contemporaine, une allégorie entre l’abandon de la mère et l’oubli de la langue et des trésors du passé. « Ma première fois au Maroc, je ne l’oublierai jamais. J’avais l’impression que j’étais en famille, constamment ». 

« Dans tes yeux, je vois mon pays »

Le duo est à l’affiche de « Dans tes yeux je vois mon pays » de Kamal Hachkar, un documentaire sur le retour au pays et la quête des racines et du passé. Dans le film, Neta Elkayam et Amit Hai Cohen vivent à Jérusalem. Ensemble, ils ont créé un groupe où ils se réapproprient et revisitent leur héritage musical judéo-marocain. A la scène comme dans la vie, ils explorent cette dualité identitaire, comme pour réparer les blessures de l’exil vécues par leurs parents. «Dans tes Yeux, je vois mon Pays» les suit durant un voyage au Maroc, jalonné de rencontres musicales, qui va transformer leur perception de qui ils sont et de ce qu’ils veulent devenir. Se dessine alors le rêve de recréer des ponts avec le pays de leurs ancêtres. Un film d’une belle humanité où l’on s’attache aux personnages et à leur épopée. Dans ce film, les musiciens nous livrent leurs peurs, leurs rêves, leur amour pour le payws, pour les deux pays. Un film qui vient conforter cette quête identitaire, qui se résume dans ce mini album, où les chansons parlent pour eux. A voir, à écouter. 

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