Mystique musulmane née à Bassora, Rabiâ Al Adawiyya a renoncé à tous les délices terrestres et refusé tous les prétendants matrimoniaux pour se consacrer entièrement à Dieu. Elle lui dédie un ensemble de chants en y explorant les sentiers difficiles d’une mystique allant de pair avec la vision chrétienne de la Sainte Terese d’Avila. Elle a souffert de l’exclusion, car les ascètes étaient en marge de la société d’autant plus qu’ils combattaient ceux qui enfermaient l’esprit dans la lettre. Grâce à elle, l’Islam a connu une sensibilité spirituelle féminine vouée à la dévotion, à la contemplation et au pur amour de Dieu. Une telle piété féminine a enduré moultes accusations, mais elle a pu avoir de la postérité de par sa résistance et son rayonnement vivaces au-delà de tout pragmatisme théologique et sans se plier devant les vérités acquises :