Leona Erziak : « On peut tout devenir! »

by La Rédaction

Belge d’origine marocaine, Leona Erziak est une fée de la chaussure. Ses souliers, tout droit sortis d’un rêve et de ses racines maghrébines, sont le reflet d’une passion pour la mode et à l’image d’un grand talent. Rencontre avec la créatrice de Léna Erziak, celle qui sait sublimer la femme et qui sait comprendre sa belle complexité.

1/ Comment est née la marque ?

La marque est née d’un désir, d’un rêve  de petite fille qui rêvait de magnifier davantage les femmes. C’était une évidence comme les plus belles histoires d’amour. 

« La marque est née d’un désir, d’un rêve  de petite fille qui rêvait de magnifier davantage les femmes ».

2/ Pourquoi les chaussures ? Quelle est votre histoire avec les chaussures ?

Je suis une collectionneuse invétérée de chaussures et je ne me suis jamais expliquée cette douce obsession mais il faut avouer qu’il y a quelque chose qui relève  de la magie quand nous évoquons les chaussures pour femmes. Dès que vous les portez, elles peuvent transformer votre posture, votre silhouette, la manière dont vous vous movez, vous donne un port de tête d”altesse royale, booste votre confiance en soi et vous vous sentez féminin. je trouve tout cela magique .

3/ Comment donnez-vous naissance à une collection ?

Je suis une rêveuse invétérée, j’adore m’imprégner d’art, d’architecture, d’histoire , de vintage, de différentes cultures, de voyages et de mes muses mais aussi parfois de parfait étrangers.

« Quand je crée, je raconte un songe »

Ca peut aussi naître d’un ressenti, d’un très fort désir. Là en ce moment , je rêve de faire la fête et de célébrer la vie post Covid. Je pense que la prochaine collection sera un hymne à la vie , à la fête. 

Quand je crée, je raconte un songe, un rêve qui est assez souvent imprégné de tout cela…. Une fois que je fais le mood board, je trouve le fil rouge , le lien conducteur et je vous livre mon histoire ensuite seulement je pars à la recherche de matériaux puis enfin nous passons par le moule de la chaussures mais ce sont toujours les talons qui donnent  le La . 🙂 

4/ Qui est la femme qui porte vos créations ?

La femme Léna Erziak est une amazone des temps modernes, elle est libre , maman, ou pas  mais est aussi une femme qui assume sa féminité sans aucun complexe. Elle est tout et son contraire. C’est une modeuse tout en étant intello. Une artiste, une femme d’affaire, une sirène .Elle est multi layers et ont peut pas la catalogue. 

5/ Comment est née votre passion pour la mode ?

 J’ai une maman couturière donc on peut dire que je suis tombée dedans dès le berceau. J’ai toujours été fascinée par les étoffes  qui avaient le pouvoir de nous transformer. On peut  tout devenir. Se muter en reine ou héroïne  de roman à notre bon désir c’est fascinant. Les possibilités sont infinies et c’est ce qui me plait. On peut se réinventer .

6/ A votre avis, comment votre héritage marocain contribue à votre processus de création ? 

C’est évident que mon héritage marocain m’influence puisqu’il fait partie à part entière de mon ADN, de ce que je suis au plus profond de moi . Ma maman qui est marocaine était couturière de caftans . Elle  est la femme qui compte le plus dans ma vie. c’est ma muse et est un magnifique modèle . De ma mère je garde le sens de l’hospitalité, de la famille et des amis, les rires , l’odeur  du jasmin et la musique de Oum Keltoum et Fairouz. Je peux vous le dire elle est mon essentiel et indéniablement elle a réussi à nous léguer son héritage. je pense d’ ailleurs que je lui dois mon obsession pour le velours et la soie venant des merveilleux caftans qu’elle façonnait à la main. Je lui dois un œil aiguisé et le sens du détail.

« Ma maman qui est marocaine était couturière de caftans . Elle  est la femme qui compte le plus dans ma vie. c’est ma muse et est un magnifique modèle »

7/ Quelles sont vos inspirations ?

J’adore les dualités, mixer des codes féminins avec des codes masculins. J’ aime les évidences mais j’ adore aussi les ambivalences ou les choses moins évidentes. Je m’inspire de tout ce qui m’imprègne. Ça peut être une pièce d’art comme une pièce vintage. les voyages, l’ architecture tout … je suis une éponge et je me nourris de ce qui me touche ou  me bouleverse… 

8/ Qui sont vos modèles dans la mode ?

J’adore Azzedine Alaia, parce qu’il était visionnaire et que c ‘était un vrai artiste à côté du fait que c’ était une belle âme également.. J’ ai eu la chance de le croiser plusieurs fois mais je n’ai jamais osé lui adresser la parole. J’ai shooté avec Hamid Bechiri qui est un des meilleur amie de Monsieur Alaïa- notre campagne de presse et quand je lui ai expliqué que j’ai rêvé me retrouver dans la célèbre cuisine d’Azzedine Alaia, Hamid m’y a gentiment convié et concocté  un délicieux dîner. dans la cuisine d’ Azzedine Alaïa. C’était magique. Merci Hamid . Et enfin  je suis encore en amour devant Manolo Blahnik qui est et restera à jamais l’empereur de la chaussure pour femmes. C’est un homme qui aime les femmes. Je n’ai jamais eu mal au pied en portant du Manolo Blahnik 

9/ Quelles sont vos matières de prédilection ?

J’adore le cuir mais j’ aime beaucoup aussi la texture du velours, la densité et la légèreté de la soie. J’ aime aussi les matières recyclées. 

10/ La chaussure idéale pour vous ?

Il n’y a pas de chaussure idéale, il y a des mood et des envies mais si je devais la décrire je dirais belle et confortable sans  aucune concession.

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