À 54 ans, Gad Elmaleh se dévoile plus que jamais. Ces derniers jours, c’est sur les ondes belges, dans des émissions matinales comme « Le 8/9 » ou « Matin Première », qu’il a entamé une nouvelle phase de sa tournée médiatique. Loin de se contenter d’un simple passage promotionnel, l’humoriste franco-marocain s’est livré avec une sincérité rare, mêlant dérision et profondeur dans un échange tout en nuances.
Il commence par une pirouette sur un sujet universel mais peu glamour : la calvitie. Gad, qui a choisi de raser lui-même sa tête, ironise sur l’angoisse capillaire des hommes, allant jusqu’à déclarer que certains criminels redoutent davantage la perte de cheveux que la prison. Une entrée en matière désopilante, qui cache cependant une volonté plus profonde de parler vrai, sans filtre.
L’humoriste confesse être en pleine mue artistique. Longtemps fidèle à un humour « clean », évitant le registre sexuel ou vulgaire, il affirme aujourd’hui vouloir briser ces barrières. Son nouveau spectacle, « Lui-même », s’inscrit dans cette dynamique d’émancipation personnelle. Pas de photo sur l’affiche, pas de superflu : place à l’essentiel, à l’intime, au vrai. Il y explore les blessures, les désillusions amoureuses, les responsabilités qu’on fuit trop souvent en accusant les autres ou les circonstances. À travers ce spectacle, Gad invite à un retour à soi, à un face-à-face lucide et salutaire.
La conversation glisse aussi vers les polémiques, notamment les accusations de plagiat qui ont pu l’ébranler. Il en rit aujourd’hui, évoquant avec tendresse sa mère, montée au créneau pour le défendre, à la manière d’une lionne méditerranéenne. C’est aussi l’occasion pour lui de parler de ses racines judéo-marocaines, de sa curiosité religieuse, et de cette quête de paix intérieure, que symbolise joliment une rencontre touchante avec le pape François.
Pour enregistrer ce spectacle intime, c’est Bruxelles qu’il a choisie. Et plus précisément la mythique salle de Forest National, pour trois dates exceptionnelles les 5, 6 et 7 juin. Une décision mûrie, motivée par une connexion particulière avec le public belge, notamment marocain, qui l’a toujours accueilli avec chaleur et bienveillance.
À l’orée de sa cinquantaine bien entamée, Gad Elmaleh semble n’avoir jamais été aussi libre. Et dans cette liberté nouvelle, il trouve un humour plus nu, plus humain — et peut-être plus universel que jamais.