Logo historique supprimé, production à l’arrêt, ventes en chute libre… le patron de JLR laisse un héritage contrasté après 35 ans de maison.
Adrian Mardell referme le chapitre. Après trois ans à la tête de Jaguar Land Rover et plus de trois décennies dans l’entreprise, il a choisi de passer la main. Un départ qui intervient alors que le constructeur traverse une zone de turbulences.
Son pari ? Réinventer Jaguar en marque 100 % électrique. L’idée était séduisante : repartir d’une feuille blanche pour viser le très haut de gamme. Mais Mardell a opté pour un choix radical : stopper la production jusqu’à l’arrivée des nouveaux modèles. Conséquence : presque rien à vendre pendant des mois. En juin dernier, seulement 37 Jaguars se sont écoulées en Europe.
Autre décision marquante : dire adieu au logo emblématique du félin bondissant. Il a été remplacé par une typographie minimaliste, censée incarner la modernité, mais qui a laissé de nombreux passionnés perplexes.
Pendant ce temps, Range Rover et Land Rover continuaient de séduire leur clientèle… mais aussi les voleurs, surtout au Royaume‑Uni. Là‑bas, ces SUV haut de gamme sont devenus les modèles les plus volés du pays. En cause : leur forte valeur à la revente et la facilité avec laquelle certains réseaux criminels peuvent les dérober, parfois en quelques minutes grâce à du matériel électronique sophistiqué. JLR a donc dû investir massivement pour renforcer la sécurité de ses modèles, un chantier coûteux qui a mobilisé des ressources importantes.
Le tout s’est déroulé sur fond de baisse des ventes en Chine, de marché européen de l’électrique en perte de vitesse, et de droits de douane américains plus élevés.
Malgré tout, Mardell aura redressé les comptes, avec dix trimestres consécutifs dans le vert. Mais sur le plan de l’image, Jaguar sort affaiblie. Le nom de son successeur n’est pas encore officialisé, et l’avenir de la marque dépendra de sa capacité à relancer la machine… et à renouer avec ses fans.