Loubna Serraj, le féminisme primé par Orange du Livre Afrique

by La Rédaction

L’écrivaine marocaine Loubna Serraj rafle la troisième place du Prix Orange du Livre en Afrique pour « Pourvu qu’il soit de bonne humeur, publié au Maroc aux éditions La Croisée des chemins ». Une consécration pour un roman mérité, débordant de subtilité et de justesse. Détails.

Dans son roman « « Pourvu qu’il soit de bonne humeur », Loubna Serraj racontait deux couples, deux époques, à mi-chemin entre le mysticisme et la dure réalité où une femme sur le point de se marier avec l’homme de sa vie, doute. Elle replonge dans une histoire qui n’est pas la sienne et recolle les morceaux d’un passé qui l’a rattrape malgré elle et qui raisonne dans ses choix de vie. Un roman d’une belle subtilité où l’écrivaine passe d’une époque à l’autre, d’une vie à l’autre, d’un inconscient à l’autre, sans sourciller.  Le roman, tout en évoquant les violences conjugales comme toile de fond, explore la quête de liberté de deux femmes que tout sépare mais que tout relie… à leur corps défendant. Véronique Tadjo et les membres du jury ont été marqués par Pourvu qu’il soit de bonne humeur. « L’auteure s’empare avec assurance et sensibilité d’un sujet hélas encore d’actualité : la violence conjugale. Sujet traité, ici, loin de tout manichéisme. La narration est menée jusqu’au bout et se déploie avec succès en plusieurs thèmes dont on relève : la transmission générationnelle du traumatisme, la résistance sous toutes ses formes, l’amour multidimensionnel, la dignité face à la souffrance, l’abnégation, mais aussi le désir de liberté. Cet ouvrage nous invite au voyage dans le passé à travers deux personnages, deux époques et deux couples, pour mieux nous faire cerner le présent. Loubna Serraj interpelle sa société et, partant, tous les pays où les femmes souffrent encore dans leur chair. C’est à une véritable (re)prise de la parole que les lecteurs sont conviés. Un tour de force réussi pour ce premier roman. » Passionnée avant tout, Loubna Serraj a fait de ses domaines de prédilection , l’écriture et la lecture, son métier. Éditrice et chroniqueuse radio, elle tient également un blog dans lequel elle livre ses « élucubrations » littéraires, sociales ou politiques sur des sujets d’actualité avec un regard volontairement décalé. « Pourvu qu’il soit de bonne humeur » est son premier roman.

Boost au roman marocain

Loubna Serraj recevra une dotation de 10 000 euros et bénéficiera d’une campagne de promotion de son ouvrage. Paru au Maroc aux éditions La Croisée des chemins en février 2020, Pourvu qu’il soit de bonne humeur a été coédité en France aux éditions Au diable vauvert en mars 2021. Pourvu qu’il soit de bonne humeur fait également l’objet d’un projet de coédition dans plusieurs pays d’Afrique (Mali, Algérie, Tunisie, Guinée Conakry et Côte d’Ivoire) dans le cadre du Club d’Oujda, un collectif d’éditeurs africains et français attachés à la circulation des œuvres. La visibilité donnée par le Prix Orange du Livre en Afrique viendra accompagner cette diffusion, partout où elle aura lieu.cDans le cadre de ses engagements en Afrique et de son ancrage sur le Continent, la Fondation Orange a lancé, en octobre 2018, le Prix Orange du Livre en Afrique. Ce Prix, en partenariat avec l’Institut Français, répond à la volonté d’œuvrer pour la promotion des talents littéraires africains et de l’édition locale africaine. Pour cette 3 e édition, 74 romans ont été proposés par 44 maisons d’édition issues de 16 pays. Une première sélection des titres a été faite par 5 comités de lecture au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali et en Tunisie. Un jury international présidé par Véronique Tadjo a décortiqué les 6 romans sélectionnés. Présidé par Véronique Tadjo (Côte d’Ivoire), le jury est composé d’écrivains, de critiques littéraires, de journalistes, ainsi que de personnalités reconnues dans le monde littéraire : Yvan Amar (journaliste RFI, France), Kidi Bebey (journaliste, éditrice et auteure, France), Yahia Belaskri (écrivain et journaliste, Algérie), Eugène Ebodé (écrivain, Cameroun), Youssouf Elalamy (auteur, lauréat 2020, Maroc), Valérie Marin La Meslée (journaliste Le Point, France), Nicolas Michel (journaliste Jeune Afrique, France), Gabriel Mwènè Okoundji (psychologue et poète, Congo) et Mariama Ndoye (auteure, Sénégal

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