Jbara, So Rock

by La Rédaction

Jbara, nom de scène. Mohamed Jbara, dans la vie courante. Profession : musicien. Hobby : la guitare à toutes les sauces. Gnawa, Folk, Rock, Jazz, Reggae, Blues, Fusion… Jbara a le feu sacré. Retour sur un musicien hors normes qui sort un nouvel album, intitulé : Jadba.   par Abdelhak Najib

C’est simple, ce mec est un immense guitariste. Il en joue comme pas possible. Il en fait ce qu’il veut. Il la torture, il la façonne à sa guise, il lui fait dire ce qu’elle a dans les cordes et au fond du ventre. Jbara, un mélange subtil de Carlos Santana, de Jimmy Page, de Mark Knopfler et de Gary Moore. Eh oui, il assume et se met volontiers dans la droite lignée d’artistes aussi puissants et avant-gardistes. Il faut le voir jouer, chatouiller les cordes, donner naissance à des mélodies d’une extrême beauté, sans se forcer. On aurait cru à un jeu entre lui et la guitare, pourtant, il faut toute une vie de travail pour arriver à donner corps à cette abstraction des sons. «Je travaille au moins quatre heures par jour. Tous les jours, il faut que je prenne ma guitare et je travaille. J’improvise, je compose, j’écris et je joue. C’est du pur bonheur. Je ne peux pas me passer de ces séances en solo avec ma guitare. J’en vis, littéralement».
Quand on lui parle de ses débuts, il évoque, sa première guitare : « j’ai pris un bidon d’huile, je l’ai troué et j’ai assemblé des fils tirés des freins pour motos et un bâton et là, j’ai commencé à jouer, naturellement». Oui, cinq ans, un gosse, perdu dans la ville, qui refuse de jouer avec les autres, mais passe du temps à se créer des instruments. Puis à neuf ans, commencent les fêtes et les mariages. Les gens, plus âgés, «venaient me prendre chez moi et me ramenaient à la fin des soirées. Comme un colis personnalisé, on va dire ! La famille était rassurée de me savoir avec d’autres amis plus âgés, à chanter et à faire de la musique toute la nuit. Ce sont là mes débuts de musicien».
Jbara fait son chemin. Il s’installe en Espagne. C’est là qu’il devient un des plus grands noms de la scène locale. Puis arrivent les concerts partout en Europe. Il se fait un nom et devient une référence. Il s’autoproduit depuis 1996. Il sort des albums. Il compose. Il écrit et participe à tous les grands happenings musicaux. On le voit au festival de Gnawa, à Mawazine, aux musiques sacrées de Fès, à Timitar, à Oujda, à Al Hoceima, il est de toutes les grandes fêtes, toujours avec un style très particulier,  un réel mélange de genres, qu’il maitrise si bien.
Pour son dernier opus, « Jadba », il enchaîne avec des trouvailles musicales dont il a le secret. Dans la foulée, il compose trois versions différentes de l’hymne national. « Oui, j’ai décidé de revoir notre hymne national pour lequel j’ai un grand amour. Trois versions, qui finissent toutes en majeur et non en mineur comme l’hymne est composé. Je me dis que notre cher pays mérite un regard différent en majeur pour marquer le rêve des Marocains d’aller plus loin et toujours plus haut ».

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