Dans le dernier épisode du podcast En sol majeur de RFI, diffusé le 11 mai 2025, Mahi Binebine se livre avec une rare intensité. L’artiste marocain y évoque son parcours, marqué par une enfance entre ombre et lumière, dans une famille où le père était proche du pouvoir et le frère, victime de la répression politique. Cette dualité, cette tension entre loyauté et trahison, a nourri une œuvre protéiforme, faite de mots, de couleurs et de formes.
Son dernier roman, La nuit nous emportera, publié en janvier 2025 chez Robert Laffont, est une plongée dans le Marrakech des années 1960. À travers les yeux de Sami, un enfant espiègle et rêveur, Binebine dépeint une famille portée par une mère-courage, Mamaya, et ébranlée par l’arrestation du frère aîné, Abel, à la suite d’un coup d’État manqué. Le récit, empreint de tendresse et de douleur, explore les thèmes de l’amour maternel, de la fraternité et des blessures du passé. 
L’écriture de Binebine est un voyage sensoriel : on y sent les épices du souk, on y entend les rires d’enfants dans les ruelles, on y perçoit les silences lourds de secrets. La critique salue ce roman comme une ode lumineuse à l’amour maternel et à la résilience face aux épreuves de la vie.  
Au-delà de la littérature, Mahi Binebine est également un artiste plasticien reconnu. Ses œuvres, exposées dans des galeries prestigieuses à travers le monde, témoignent de son engagement pour la justice sociale et la mémoire collective. Son art, à la croisée des chemins entre le personnel et le politique, entre le local et l’universel, est une invitation à la réflexion et à l’empathie.
Avec La nuit nous emportera, Mahi Binebine confirme sa place singulière dans le paysage artistique et littéraire marocain. Il nous rappelle que, parfois, les blessures les plus profondes peuvent devenir les sources d’une créativité salvatrice.