Donald Trump n’en est pas à son premier coup d’éclat médiatique, mais cette fois, c’est une initiative à la frontière du business, de la politique et de l’immigration qui fait polémique. L’ancien président américain aurait lancé une “Trump Gold Card”, un dispositif permettant à des étrangers fortunés de prétendre à la résidence permanente — et potentiellement à la citoyenneté américaine — contre un investissement d’un million de dollars. Présentée comme une alternative plus directe et simplifiée au visa investisseur EB-5, cette carte dorée s’annonce déjà comme l’un des projets les plus controversés liés à l’univers Trump.
Le principe de la Trump Gold Card est simple, presque trop simple pour un sujet aussi sensible : en échange d’un paiement d’au moins un million de dollars (auquel s’ajoutent 15 000 dollars de frais de traitement), le candidat se voit offrir une procédure accélérée vers une green card. Les détenteurs de cette carte pourraient obtenir la citoyenneté américaine après cinq ans, sous réserve de ne pas avoir de casier judiciaire. Pour les entreprises, le ticket d’entrée grimpe jusqu’à deux millions de dollars par salarié, renforçant la perception d’un programme taillé pour les très grandes fortunes.
Mais Trump ne s’arrête pas là. Un autre projet, encore plus élitiste, serait dans les cartons : la Trump Platinum Card. Tarif affiché : cinq millions de dollars. Outre un séjour autorisé de 270 jours par an sur le sol américain, cette version haut de gamme offrirait surtout un avantage fiscal de taille : l’exemption d’imposition sur les revenus non américains durant la période de validité. Un privilège qui s’adresse ouvertement à une clientèle ultra-aisée, soucieuse de protéger ses actifs.
Derrière le vernis doré et le marketing léché, l’initiative soulève un tollé. Les critiques fusent de toutes parts. Juristes, associations et responsables politiques dénoncent une immigration à deux vitesses, où l’argent permettrait de contourner les longues files d’attente que subissent les migrants ordinaires. Le programme, jugé “pragmatique” par ses partisans, est accusé par ses détracteurs de transformer l’immigration en marché ouvert à ceux qui peuvent se l’offrir. Certains s’interrogent même sur la légalité de la mesure, en l’absence d’annonce officielle ou de fondement juridique reconnu par l’administration fédérale actuelle.
En toile de fond, on retrouve un objectif assumé par l’entourage de Trump : attirer des capitaux étrangers et renforcer la compétitivité économique des États-Unis. Mais à quel prix ? Dans un pays où le débat sur l’immigration est déjà hautement inflammable, la Gold Card semble surtout creuser un fossé entre rêve américain et réalité commerciale. Et une question s’impose : peut-on vraiment acheter son passeport américain, ou est-ce là une énième stratégie de communication à la Trump ?