Pididi dans la tourmente : le procès qui secoue l’empire du rap américain

by La Rédaction

Le 5 mai 2025, un procès très attendu s’est ouvert à New York : celui de Sean Combs, alias P. Diddy, surnommé aussi “Shuns” ou “Pididi”. Producteur à succès, magnat du hip-hop et icône de la scène urbaine américaine depuis les années 90, l’homme est aujourd’hui au cœur d’un scandale tentaculaire mêlant abus sexuels, trafic humain et violences aggravées. Accusé par plus d’une centaine de personnes, il risque la prison à vie. Un dossier qui dépasse largement le cadre judiciaire pour devenir un séisme culturel.

Tout a basculé en novembre 2023. Cassie Ventura, ex-compagne de Combs et chanteuse révélée au début des années 2000, porte plainte contre lui. Elle l’accuse de viol remontant à 2018, de violences régulières et de l’avoir contrainte à des actes sexuels avec des prostituées. L’affaire fait grand bruit, mais se règle rapidement par un accord confidentiel. Pourtant, ce premier coup de tonnerre en déclenche une série : en quelques semaines, plus de trente autres témoignages affluent, brossant le portrait d’un système structuré, violent et sexuellement coercitif.

   

La justice s’intéresse alors à des “Freak Offs”, soirées orgiaques organisées dans des villas luxueuses où drogues, violences et abus se seraient mêlés à une mise en scène glamour. L’enquête fédérale s’intensifie : en mars 2024, les résidences de Combs à Miami et Los Angeles sont perquisitionnées. En septembre, il est arrêté et incarcéré à Brooklyn en attente de son procès. L’opinion publique, elle, se déchire. Les médias américains le comparent déjà à Harvey Weinstein, tant par la gravité des faits que par l’influence dont il jouissait dans le monde de la musique.

Mais le scandale prend une autre ampleur lorsque plus de cent victimes présumées intentent une action collective, certaines affirmant avoir subi ces atrocités alors qu’elles étaient mineures. La défense de Combs vacille d’autant plus que de nouvelles preuves vidéo émergent : des images de surveillance datant de 2016 montreraient une agression physique sur Cassie. L’avocat Tony Busby, connu pour ses batailles contre des figures puissantes, mène la charge contre le producteur. Et dans un rebondissement inattendu, Jay-Z est brièvement mentionné dans une plainte liée à un incident remontant à 2000, avant que celle-ci ne soit retirée début 2025.

Aujourd’hui, l’enjeu dépasse la seule culpabilité de Sean Combs. C’est toute une culture du silence, d’impunité et de pouvoir au sein de l’industrie musicale américaine qui se voit exposée. Tandis que l’artiste clame son innocence, ses anciens collaborateurs se font discrets et ses projets professionnels sont gelés. Reste à savoir si la justice saura démêler les responsabilités individuelles d’un système qui, trop longtemps, a permis l’indicible.

   

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