La Gazelle d’Or, un hôtel sacrifié sur l’autel de la crise et d’un conflit entre actionnaires !

by La Rédaction

Construit en 1950 et autrefois connu pour avoir attiré et fidélisé plusieurs célébrités mondiales, notamment le couple Chirac, le palace La Gazelle d’Or de Taroudant se morfond aujourd’hui dans de délicates difficultés financières, se retrouvant même mis en vente judiciaire.

Retour sur l’histoire de ce joyau de l’hôtellerie marocaine. S’étalant sur un domaine d’une superficie de plus de 8 ha, ce mythique établissement avait en effet envoûté Rita Bennis, son actuelle gérante et ancienne fonctionnaire de la diplomatie marocaine, une nuit de novembre 1981, lorsqu’elle était venue tout exprès de Londres pour le visiter d’abord, puis en posséder des parts par la suite, grâce à son bienfaiteur Kamal Adham, un richissime saoudien passé par la direction du renseignement de son pays.

Initialement conçu par le baron Pellenc, un normand audacieux qui avait décidé d’implanter en arc de cercle une quinzaine de pavillons indépendants, puis racheté à sa mort par un marocain, l’hôtel, réputé pour ses palmiers « Washingtonia », ses odeurs de jasmin et ses cascades de bougainvilliers, se retrouva ainsi à l’époque entre les mains de sept actionnaires, dont des fils d’Adham, mais aussi un partenaire de jeu de cartes. Bennis en était toutefois l’administratrice unique.

L’affaire marcha à merveille. Les grands de ce monde, de Catherine Deneuve à Monica Bellucci, en passant par John Galliano ou encore Brigitte Bardot et Mick Jagger, lassés de Marrakech, Casablanca ou Fès, y séjournaient régulièrement. David Rockefeller écrira-t-il même dans le livre d’or : « This is my favourite place in the world ».

Le décès d’Adham en 1999 changea néanmoins la donne, surtout suite à l’entrée en scène de ses héritiers, et plus particulièrement son fils Mishaal Adham. Depuis, les deux parties se disputèrent la propriété de ce discret paradis qui a malheureusement fini par faire les frais de ce long conflit.

La crise pandémique passa aussi par-là et le lieu se retrouve maintenant à l’abandon et surendetté, notamment auprès de Bank Of Africa, son principal créancier et à l’origine de la procédure en cours de vente judiciaire. Affaire à suivre.

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