La 8e édition de Jidar-Rabat Street Art Festival investit les murs de la capitale du 18 au 28 mai 2023. Dix jours pendant lesquels 9 artistes issus de 5 pays réaliseront 9 fresques murales.
En neuf ans, Jidar a pour mémoire contribué à donner un nouveau visage à la capitale marocaine. Un patrimoine éphémère qui s’enrichira justement et plus en détail cette année des œuvres de Telmo, Miel, Sebas Velasco, Elisa Capdevila, Bezt, Alegria Del Prado, Med, Meriam Benkirane et Machima. Ces pointures de la scène street art internationale sont issues des Pays-Bas, d’Espagne, de Pologne, du Mexique et du Maroc. Leur façon de voir le monde viendra se mêler à la réalité urbaine marocaine, promettant de belles rencontres avec les habitants de Rabat.
Fidèle à son esprit de partage et de transmission, Jidar invite également les aspirants muralistes à s’initier aux côtés d’un artiste confirmé. Conçu comme un lieu d’échange et d’expérimentation, sans pression de résultat, le « mur collectif », notamment au programme, est un temps fort du festival car c’est là que se forme la relève. Cette année, les douze candidats sélectionnés seront accompagnés par le street artiste marocain Dynam, du 22 au 28 mai.
La même dynamique fédératrice animera par ailleurs les ateliers de sérigraphie. Introduits en 2022 dans la programmation du festival, ces workshops s’inscrivent dans la volonté de bâtir une scène locale. La technique de la sérigraphie permet en effet aux artistes muralistes de diversifier leur façon de travailler et contribue à leur indépendance grâce au débouché économique qu’elle représente. L’atelier du 24 mai permettra donc d’initier les jeunes artistes du mur collectif. Celui du 25 mai est quant à lui ouvert au public, sur inscription. Cette année, une résidence artistique autour de cette même technique sera dans la foulée menée par les collectifs marocain GOMA et belge ICE SCREEN, puis donnera lieu à une exposition le 23 mai à l’Atelier Ambigu.
Les Jidar Talks, qui auront lieu les 25 et 26 mai dans la salle de conférence du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI), constituent pareillement un temps de réflexion autour de la pratique du street art. Le premier réunira Reda Boudina et Yassine Balbzioui, qui ont tous deux participé aux éditions précédentes du festival Jidar. Ils expliqueront comment cette expérience leur a ouvert un nouveau champ d’action. Le second talk pour sa part donnera la parole au collectif Ice Screen, sur l’importance de la sérigraphie pour les muralistes.
Enfin, des visites guidées, conduites par des anciens assistant.e.s d’artistes, renforceront le lien entre les fresques murales et les habitants des quartiers dans lesquels elles s’insèrent. L’objectif, là encore, est de façonner une école du regard qui légitime le street art aux yeux du public et crée un cadre favorable à son développement.