Covid-19 : Un dernier vol très spécial pour l’équipage

by La Rédaction

Juste avant de profiter d’une retraite bien méritée, le commandant de bord Jean-Marc Bélanger et son copilote Bruno Dionne ont effectué un dernier vol pour le moins particulier. Objectif pour les deux jeunes retraités : rapatrier leurs compatriotes désireux de regagner le Canada.

Dans le secteur de l’aviation, il est très rare, pour ne pas dire insolite, que deux pilotes mettent fin à leur carrière en même temps et au terme du même vol, comme cela été le cas avec le vol 2003 d’Air Canada, reliant Casablanca à Montréal.

Les deux navigants auraient pu rester confinés à la maison et, ainsi, éviter de prendre le risque d’être contaminés. Mais il n’en fut rien. Comme ils aiment à le préciser, «nous voulions aller chercher nos compatriotes», explique Bruno Dionne. Et le commandant Jean-Marc Bélanger d’ajouter : «tant qu’à faire un dernier vol, c’était une bonne chose que ce soit un vol de rapatriement».

Complexité de ce vol particulier, compte tenu de l’épidémie qui touche la planète, il fallait que l’avion fasse un aller-retour immédiat et c’est la raison pour laquelle quatre pilotes étaient à bord. En effet, deux pilotes d’entre-eux ont pris les commandes de l’avion au départ d’Halifax, en Nouvelle-Écosse pour la première partie du vol, direction Casablanca. MM. Bélanger et Dionne ont pu profiter des petites couchettes disponibles au-dessus de la classe affaires du Boeing 777 pour dormir un peu avant d’assurer le vol retour.

Au départ de Casablanca, et compte tenu des mesures drastiques de sécurité mises en place par le Royaume contre le Covid-19 pour le bien de la population, notamment aux contrôles douaniers, l’avion a décollé avec plus de deux heures de retard. Alors que ce dernier s’apprêtait à quitter le tarmac de la piste de Nouaceur, le commandant et son équipage ont dû faire un dernier choix douloureux.

En effet, l’un des 457 passagers, diabétique, a connu un malaise. Il a fallu revenir à la porte d’embarquement et le faire débarquer avec ses bagages. Un malaise plus important en vol aurait été impossible à gérer.

C’est donc avec 456 passagers à son bord que le Boeing 777 d’Air Canada a franchi l’Atlantique. Les deux pilotes n’ont pas reçu les égards traditionnellement réservés aux nouveaux retraités lors de leur arrivée à Montréal, mais ils ont été salués tout au long de leur vol par différentes tours de contrôle, par le personnel navigant et par les passagers.

Les deux hommes célébraient tout récemment, entourés de leurs proches et bien confinés dans leur maison respective, leur première journée de retraite.

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