À Sun Valley, le vrai logo c’est celui sur la casquette !

by La Rédaction

Chaque été, au cœur des montagnes de l’Idaho américain, le petit village de Sun Valley devient la capitale informelle du pouvoir économique mondial. Dans cette enclave boisée, loin des sièges sociaux et des parquets de Bourse, se tient ce que certains surnomment le « Davos de l’été », un sommet feutré orchestré par la banque d’investissement Allen & Company. Là, loin des flashes, se retrouvent les magnats de la tech, des médias et de la finance. Et si l’on s’attendrait à y croiser des costumes taillés sur mesure, c’est un tout autre uniforme qui s’impose sur les photos de cette édition 2025 : la casquette.

Pas de modèle unique, bien au contraire. Chaque milliardaire semble avoir soigneusement choisi le sien comme on choisit un symbole. Michael Eisner, ancien patron de Disney, arbore un modèle bleu vif orné du blason du club de football de Portsmouth. Yoav Gottesman, investisseur discret, opte pour une casquette brodée au nom d’un glacier californien. Barry McCarthy, de Peloton, choisit quant à lui un classique du golf : une Titleist écrue. Tous déclinent un art du message codé, à travers un accessoire pourtant banal.

   

Car ici, la casquette dépasse le simple confort vestimentaire. Elle incarne un style revendiqué : celui du pouvoir sans arrogance. Reed Hastings, Satya Nadella, Jerry Yang ou Chris Urmson arborent fièrement le modèle officiel du sommet — un bleu marine sobre brodé « SV 25 » — comme on porterait un blason discret, mais immédiatement reconnaissable pour les initiés. C’est l’équivalent textile d’un langage de caste.

En creux, la casquette agit comme un manifeste silencieux. Elle permet de conjuguer décontraction et légitimité, tout en célébrant une certaine idée du rêve entrepreneurial. David Zaslav (Warner Bros. Discovery) ou Casey Wasserman (Los Angeles 2028) y apposent les logos de leurs propres institutions, comme un rappel tranquille de leur influence. Ce choix stylistique, en apparence modeste, dit tout : on n’a plus besoin de surjouer la richesse quand elle est structurelle.

Enfin, derrière cette esthétique faussement désinvolte se cache une forme de storytelling bien huilée. La casquette, lorsqu’elle est portée par un dirigeant en tee-shirt et jean, rappelle l’image du jeune fondateur de start-up — modeste, efficace, génial — devenu capitaine d’industrie. Elle raconte une ascension, une vision, et surtout, une continuité : celle d’un monde où l’on peut encore afficher ses ambitions sur une simple visière.

   

Vous aimerez aussi