Demain, mardi 25 juin à 17h, les regards se tourneront vers une vente aux enchères exceptionnelle célébrant les chefs-d’œuvre de l’art moderne marocain. L’événement, organisé à l’issue d’une exposition visible jusqu’à ce soir, promet de réunir collectionneurs passionnés, curieux éclairés et amoureux d’un patrimoine artistique foisonnant.
Tous les grands noms de la scène marocaine y seront : Gharbaoui, Cherkaoui, Belkahia, Kacimi, Melehi, El Hariri, Rahoul, Saladi… Cette vente a aussi le mérite rare de braquer les projecteurs sur la création féminine – longtemps marginalisée dans l’histoire de l’art – avec trois figures majeures qui ont su imposer leur vision, sans école, sans compromis.
Baya Mahieddine, révélée adolescente par Aimé Maeght, saluée par Picasso et Braque, fut célébrée par André Breton comme « reine » d’un Orient réenchanté. Sa « Femme à l’Oiseau », gouache lumineuse et vibrante, estimée entre 180 000 et 250 000 dirhams, en est l’incarnation poétique.
À ses côtés, Chaïbia Tallal, l’icône de l’art brut marocain, dont la fulgurance picturale n’a cessé de séduire les grandes galeries et les artistes internationaux. C’est un rêve – littéralement – qui a déclenché sa vocation. Son œuvre fut soutenue par Corneille, du mouvement CoBrA, qui reconnaissait en elle une force pure, libre et radicale.
Enfin, Fatima Hassan El Farouj, dont l’univers coloré et minutieux s’inspire de son passé de brodeuse. Détournant les gestes du fil pour en faire des tableaux, elle donne vie à une œuvre unique, riche en symboles et en textures.
Entre coups de marteau et coups de cœur, cette vente de juin s’annonce comme un hommage vibrant à l’histoire de l’art moderne marocain – dans toute sa diversité, sa liberté, et sa capacité à émouvoir encore et toujours. Un rendez-vous à ne pas manquer.

