Des plages espagnoles aux rues de Pékin, en passant par les artères suffocantes de New York ou les oasis des Émirats, sans oublier notre chère Ben Guerir qui va de record en record national, la planète semble avoir enclenché le mode grillade. Partout dans l’hémisphère Nord, l’été 2025 s’annonce comme un avant-goût brutal d’un avenir climatique sous haute tension. Vagues de chaleur à répétition, records pulvérisés et alertes sanitaires en série : le thermomètre s’emballe et les populations trinquent.
L’Europe du Sud ouvre le bal, avec des températures flirtant avec les 40°C en Espagne et en Italie. Madrid cuit à 37°C, Séville et Barcelone frôlent les 42°C, tandis que Rome, Naples ou Milan n’échappent pas à la fournaise. L’Espagne pourrait même battre un record historique de chaleur pour un mois de juin, selon son agence météo nationale. En Italie, 20 villes ont été placées en alerte rouge, signe que même les personnes en bonne santé sont désormais à risque. Dans les Balkans, la situation n’est guère meilleure : la Slovénie et la Croatie ont vu tomber leurs records de chaleur pour un mois de juin, avec près de 38°C enregistrés à Zagreb et Doblice.
Même le Royaume-Uni, peu habitué à de telles extrémités, se prépare à transpirer abondamment. Le Met Office annonce des pointes à 35°C à Londres en début de semaine, un seuil rarement atteint aussi tôt dans la saison. Et ce n’est qu’un début.
Plus loin, dans les pays du Golfe, la chaleur devient quasi invivable. À Sweihan, aux Émirats arabes unis, le mercure a frôlé les 50°C. L’humidité, proche des 80%, transforme les nuits en véritables étuves. Même son de cloche en Arabie saoudite, où les 48°C atteints à Al-ahsa confirment un climat de plus en plus extrême.
L’Asie de l’Est n’est pas épargnée. Le Japon endure une canicule anormalement longue depuis la mi-juin. À Tokyo, Osaka ou dans les zones rurales, la chaleur pousse les autorités à multiplier les alertes. Plus de 8 600 hospitalisations ont déjà été recensées, et au moins 18 morts sont à déplorer. En Chine, Pékin a dépassé les 40°C, obligeant les autorités à déclencher l’alerte orange. Pendant que le sud du pays affronte de violentes inondations, le nord se dessèche sous un soleil de plomb.
Aux États-Unis enfin, une canicule chasse l’autre. La côte Est a connu sa journée la plus chaude depuis plus de dix ans, provoquant fermetures de routes, interruptions de trains et hospitalisations massives. Et tandis que l’Est respire à nouveau, l’Ouest – Arizona et sud de la Californie en tête – se prépare à affronter des maximales dépassant les 44°C.
Face à cette vague de chaleur mondiale, les scientifiques du World Weather Attribution Center sont catégoriques : sans le changement climatique, une telle précocité et intensité des températures aurait été improbable. Le dérèglement est bien là, palpable, quotidien, et il redéfinit les limites du supportable.
Reste à savoir si cette nouvelle normalité climatique, aussi insoutenable qu’inquiétante, déclenchera une prise de conscience à la hauteur des enjeux. Car au rythme où vont les choses, l’été n’a pas fini de brûler les cartes du monde.