Canicule : quand nos logements se transforment en fournaise

by La Rédaction

Chaque été, les températures s’élèvent un peu plus, les records tombent les uns après les autres, et une réalité s’impose à des millions de foyers : la chaleur ne reste pas dehors. Bien au contraire, elle s’infiltre, s’accumule et transforme certains logements en véritables pièges thermiques. Lors des épisodes caniculaires, il n’est pas rare que les températures intérieures dépassent les 30 °C, même en pleine nuit.

Pourquoi cette surchauffe ? Tout commence par l’exposition au rayonnement solaire. Les toits sombres, les façades orientées plein sud et les grandes surfaces vitrées absorbent l’énergie solaire à haute dose. Si l’isolation est insuffisante, cette chaleur s’infiltre sans retenue. La convection fait le reste : l’air chaud pénètre par les moindres interstices et, faute de ventilation efficace, s’installe durablement.

   

Certains matériaux jouent un rôle paradoxal. Le béton ou la pierre, massifs et denses, mettent du temps à chauffer… mais restituent cette chaleur lentement, la nuit venue. Ainsi, ce qui semble être un avantage thermique devient parfois un piège. Et si les logements en étage élevé sont les plus touchés, le manque de stores extérieurs, l’absence d’arbres ou de ventilation traversante aggravent encore la situation.

Selon la norme RE2020, le confort thermique est censé être préservé jusqu’à 26 °C. Or, en période de canicule, on relève fréquemment jusqu’à 33 °C en journée à l’intérieur, et 28 °C voire plus la nuit. Les climatiseurs, eux, peinent à suivre sans surconsommation, et l’écart conseillé entre l’intérieur et l’extérieur (5 à 7 °C maximum) devient difficile à maintenir. Dans certains cas, les appareils n’arrivent même plus à produire un effet rafraîchissant perceptible.

Ce stress thermique n’est pas anodin. Il provoque une fatigue accrue, des troubles du sommeil, de la déshydratation, voire des urgences cardiovasculaires. Les enfants, les personnes âgées ou malades sont les plus vulnérables. Et si autrefois l’accent était mis sur la protection contre le froid, les préoccupations évoluent.

À l’heure où les étés deviennent plus précoces, plus longs et plus intenses, il est impératif d’intégrer la question du confort d’été dans la rénovation thermique des bâtiments. L’enjeu n’est pas seulement le confort… mais la santé publique.

   

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