Maido couronne Lima : le Pérou au sommet de la gastronomie mondiale

by La Rédaction

Il fallait lever son verre de pisco sour à Turin ce jeudi soir : le World’s 50 Best Restaurants 2025 a sacré Maido, à Lima, meilleur restaurant du monde. Un triomphe pour la cuisine nikkei du chef Mitsuharu Tsumura, qui mêle avec brio influences japonaises et traditions péruviennes. C’est la première fois qu’un établissement péruvien décroche la première place de ce palmarès prestigieux, souvent critiqué mais toujours influent.

Dans l’écrin de l’auditorium Gianni Agnelli, cette 23e édition a tenu en haleine les gastronomes du monde entier. Le suspense a pris fin quand le nom de Maido a surgi en haut du classement, reléguant le très respecté Asador Etxebarri (Espagne) à la deuxième place, et Quintonil (Mexique) à la troisième. Une consécration pour le chef Tsumura, ambassadeur infatigable de la fusion nippo-andine depuis plus de quinze ans. La reconnaissance d’un style audacieux, entre sashimis de sériole au leche de tigre et desserts à base de maïs violet.

   

Côté français, l’enthousiasme est plus nuancé. La Table de Bruno Verjus, située dans le 12e arrondissement de Paris, rétrograde de la 3e à la 8e place, mais conserve le statut de meilleure table française au monde. Plénitude (Yannick Alléno) progresse à la 14e position, tandis que Septime dégringole à la 40e et Arpège reste figé à la 45e. Un signal d’alarme ou une pause dans l’ascension tricolore ? Sans doute les deux, dans un univers où l’équilibre entre excellence technique, storytelling et sensibilité culturelle est toujours plus subtil.

Dans le même temps, deux établissements situés dans le monde arabe parviennent à s’imposer dans le top 50 : Tresind Studio (27e) et Orfali Bros (37e), tous deux installés à Dubaï. Un double coup d’éclat qui reflète la montée en puissance gastronomique de l’émirat, désormais bien plus qu’un carrefour commercial et touristique.

Autre distinction marquante : Maxime Frédéric (Cheval Blanc, Paris) a été élu meilleur pâtissier du monde, un titre qui fait écho à celui récemment décerné par La Liste, confirmant sa place parmi les virtuoses du sucre.

Lancé en 2002 et piloté par le groupe britannique William Reed, le classement des 50 Best repose sur les votes d’un jury éclectique de 1120 experts : chefs, journalistes et gastronomes voyageurs. Si sa méthodologie fait débat — l’absence de notation ou de preuve de visite notamment —, son influence sur les réservations et la visibilité mondiale reste incontestable.

Maido rejoint ainsi le panthéon gastronomique, tout en redéfinissant les contours de ce que peut être une cuisine de référence au XXIe siècle : métissée, enracinée, et résolument tournée vers l’avenir.

   

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