À la faveur du vaste « One Big Beautiful Bill » signé par Donald Trump le 4 juillet, un nouveau droit d’entrée surgit dans la paperasse américaine : quiconque aura besoin d’un visa non-immigrant pour fouler le sol des États-Unis devra, dès l’exercice fiscal 2025 (octobre 2024-septembre 2025), s’acquitter d’une « visa integrity fee » fixée à au moins 250 $ ; le montant pourra grimper selon le bon vouloir du Department of Homeland Security, puis être indexé chaque année sur l’inflation. 
Concrètement, la taxe sera réclamée au moment de la délivrance du visa, en sus des frais déjà existants (185 $ pour un B-1/B-2, 350 $ pour le SEVIS étudiant, etc.). Le texte prévoit un possible remboursement… mais seulement si le voyageur respecte à la lettre les conditions de son séjour et quitte le territoire (ou change de statut) dans les délais. Aucun calendrier ni mode d’emploi n’a toutefois été publié pour récupérer la somme ; les agences concernées (DHS, Département d’État, CBP) doivent encore « se synchroniser », précise une note interne. 
La mesure n’épargnera que les ressortissants bénéficiant du Visa Waiver Program (ESTA) – soit une quarantaine de pays – mais elle s’ajoute à d’autres hausses : le formulaire I-94 passe de 6 $ à 24 $ pour les passages terrestres, et la redevance ESTA grimpe de 4 $ à 13 $. Autant de petites lignes qui, mises bout à bout, transforment le visa américain en véritable addition à rallonge.  
Reste l’impact économique : l’an dernier, plus de dix millions de visas non-immigrants ont été délivrés. À 250 $ pièce, Washington espère engranger plusieurs milliards sans toucher formellement aux impôts. Du côté des professionnels du tourisme et des universités, on redoute déjà une « taxe dissuasive » qui encouragerait étudiants et voyageurs à passer leurs prochaines vacances – ou leurs semestres – sous d’autres latitudes. Le bras de fer entre besoin de recettes et attractivité du territoire est relancé.