Richard Gere bouscule la scène politique, et pas seulement celle du cinéma. L’acteur américain, habitué depuis longtemps à mêler engagement humanitaire et notoriété hollywoodienne, a profité du concert « Together for Palestine », organisé le 17 septembre au stade de Wembley, pour interpeller directement Donald Trump. Face à des dizaines de milliers de spectateurs, il a rappelé que l’ancien magnat de l’immobilier avait promis de mettre fin à la guerre en Ukraine en « vingt-quatre heures » et l’a défié d’en faire autant pour Gaza.
La mention du président américain a provoqué une salve de huées dans les tribunes, mais Gere a poursuivi, convaincu que Washington détient une influence déterminante. « Netanyahou a besoin des États-Unis, il a terriblement besoin de Trump. S’il veut le prix Nobel de la paix, c’est la voie à suivre », a-t-il lancé. Derrière la provocation, une vérité dérangeante : sans le soutien américain, la marge de manœuvre d’Israël serait considérablement réduite.
Donald Trump, de son côté, n’a pas réagi à cette interpellation. Il était en visite d’État au Royaume-Uni, reçu par le roi Charles III à Windsor, où une gigantesque photo de lui aux côtés de Jeffrey Epstein a terni la solennité du moment. Fidèle à son style abrasif, le président a ensuite consacré sa semaine à cibler des journalistes et animateurs de télévision, obtenant même la déprogrammation du « Jimmy Kimmel Live » après une pique jugée offensante. Une victoire symbolique pour celui qui mène une croisade contre les médias depuis le début de son mandat.
La sortie de Richard Gere illustre combien les voix du monde artistique cherchent à peser dans le débat politique, surtout lorsqu’il s’agit de conflits aussi sensibles que celui de Gaza. Reste à savoir si son appel trouvera un écho au-delà des applaudissements londoniens. Car derrière le ton théâtral et l’allusion au Nobel, c’est une question de fond qui se pose : la volonté réelle des puissants de mettre un terme à une guerre qui déchire, bien plus qu’elle ne se règle en vingt-quatre heures.