L’Europe franchit un cap numérique avec l’EES, entré en vigueur hier

by La Rédaction

Depuis hier, dimanche 12 octobre 2025, l’Union européenne a officiellement entamé le déploiement progressif de son nouveau Système d’entrée-sortie, plus connu sous son acronyme EES. Cette innovation marque la fin du traditionnel tampon apposé sur les passeports à l’entrée de l’espace Schengen, au profit d’un système numérique automatisé, plus précis et plus sécurisé.

Désormais, chaque voyageur en provenance d’un pays tiers – dont le Maroc – verra ses données personnelles enregistrées de manière biométrique : empreintes digitales, photographie faciale, date et lieu d’entrée ou de sortie. Un suivi informatique qui permettra aux autorités européennes de repérer plus aisément les séjours dépassant la durée autorisée, ou les entrées multiples non déclarées. Le cachet manuel, longtemps utilisé mais difficilement exploitable à grande échelle, tire ainsi sa révérence.

   

Ce déploiement de l’EES n’est pas instantané. Il sera étendu progressivement dans les six prochains mois, d’abord dans les aéroports et points de passage majeurs, avant une généralisation complète à l’ensemble des frontières extérieures de l’espace Schengen. L’Union européenne a fixé la date du 9 avril 2026 comme échéance pour la mise en service intégrale du système.

Cette réforme s’inscrit dans une logique plus vaste de modernisation des frontières, au même titre que l’ETIAS, autorisation de voyage électronique attendue pour fin 2026. Ensemble, ces deux dispositifs formeront l’ossature du futur « Schengen numérique », pensé pour conjuguer sécurité, rapidité et contrôle renforcé.

Les voyageurs devront s’habituer à cette nouvelle étape du contrôle, d’autant qu’elle s’accompagne d’un traitement automatisé de leurs données. L’Union européenne assure que le système est conforme au Règlement général sur la protection des données (RGPD), avec des garanties claires pour la confidentialité et l’accès aux informations personnelles.

En remplaçant le cachet par l’algorithme, Bruxelles tourne la page d’un symbole du voyage, au profit d’un outil technologique calibré pour son époque. Un changement discret pour certains, fondamental pour d’autres, mais qui redessine sans conteste l’expérience des frontières européennes.

   

Vous aimerez aussi