Le journal de Plestia Alaqad : quand un smartphone devient arme de témoignage à Gaza

by La Rédaction

L’histoire de Plestia Alaqad illustre à quel point le journalisme peut devenir une arme de survie et de résistance. Quand les bombardements sur Gaza ont commencé en octobre 2023, cette jeune Palestinienne de 21 ans a eu le réflexe de sortir son téléphone et de documenter l’horreur qui se déroulait sous ses yeux. En quelques jours, elle est devenue une voix incontournable, suivie par des millions de personnes sur Instagram, offrant un regard brut et intime sur ce que signifiait vivre sous les frappes aériennes.

Durant 45 jours, son quotidien a été celui d’une journaliste malgré elle, oscillant entre la peur de mourir et la nécessité de témoigner. Ses vidéos et ses récits ont rapidement été perçus comme les yeux et les oreilles de Gaza, alors même que les canaux médiatiques traditionnels peinaient à couvrir la réalité du terrain. Pour beaucoup, son travail a permis de donner des visages, des histoires et une humanité à ce qui aurait pu n’être qu’une série de bilans chiffrés et de rapports froids.

   

Alaqad a tenu un journal intime pendant cette période, relatant des détails poignants : un dernier repas partagé avec des amis, un bracelet en bonbon devenu symbole d’amitié et de survie, ou encore la lutte pour retrouver une forme de normalité après son évacuation au Caire puis à Melbourne. Ces fragments de vie, qu’elle publie aujourd’hui dans un livre, offrent un témoignage essentiel sur la violence vécue par sa génération, mais aussi sur la difficulté d’exister en exil, tiraillée entre l’impossibilité de rentrer et les obstacles administratifs qui limitent sa liberté de mouvement.

Son parcours illustre également une contradiction : alors qu’elle gagne en notoriété et en reconnaissance dans le monde du journalisme, elle demeure profondément attachée à sa mission initiale, celle de ramener l’attention sur Gaza. Sa voix s’élève au-delà de sa propre histoire, cherchant à transformer l’indignation de ses lecteurs et spectateurs en conscience collective. Comme elle l’affirme elle-même, chaque plateforme, chaque interview, chaque espace public devient une chance de rappeler au monde ce que vivent encore les siens.

   

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