Figure du théâtre populaire connu pour ses comédies musicales comme «Les Misérables», l’acteur français Robert Hossein, décédé jeudi au lendemain de ses 93 ans, a rejoint les autres monuments de la culture française disparus en 2020, du comédien Michel Piccoli à l’humoriste Guy Bedos.
Suite à un problème respiratoire, qui lui a valu une hospitalisation, il a rendu l’âme. Artiste pluridisciplinaire, Robert Hossein a joué dans une centaine de films de 1948 à 2019 et a réalisé une quinzaine de longs métrages. Il donne notamment la réplique à Brigitte Bardot dans «Le repos du guerrier» (1962) et devient l’acteur fétiche de Roger Vadim (Le Vice et la Vertu en 1963 et Barbarella en 1968).
Né le 30 décembre 1927 d’un père iranien zoroastrien compositeur et d’une mère russe orthodoxe, Robert Hossein, de son vrai nom Abraham Hosseinoff, a grandi dans la pauvreté et décidé après la guerre, à 15 ans, de se consacrer à l’art dramatique.
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C’est en France à Reims que cet autodidacte fonde son «théâtre populaire», en plus d’une école au sein de laquelle sortiront les comédiennes françaises Anémone et Isabelle Adjani. Il fait rapidement salle comble, mais laisse de grosses dettes, qu’il rembourse sur ses économies. Directeur artistique du théâtre Marigny (2000-2008) à Paris, il est presque à contre-courant d’une époque où les metteurs en scène sont fascinés par le conceptuel, il dit vouloir parler au cœur plutôt qu’à la raison et défend ardemment sa vision du théâtre populaire.
«Je m’adresse d’abord à la sensibilité du public, mon propos est de l’émouvoir, pour ensuite l’amener à réfléchir et non l’inverse. Le chemin que j’emprunte monte du cœur à la tête et non le contraire», affirmait-il, en revendiquant «un théâtre au service de l’homme».