La richesse change de continent : le Maroc et Marrakech sur la carte des nouveaux millionnaires

by La Rédaction

Le rapport Africa Wealth Report 2025 vient rappeler à quel point la géographie mondiale de la richesse est en pleine recomposition. L’Afrique, longtemps cantonnée au rôle de continent périphérique dans l’économie globale, s’impose désormais comme une terre d’opportunités pour les investisseurs et un foyer croissant de grandes fortunes. Avec 25 milliardaires, 348 centi-millionnaires et plus de 122 000 millionnaires, le continent attire de plus en plus l’attention des capitaux internationaux. Et parmi les pays qui tirent leur épingle du jeu, le Maroc se distingue avec une croissance spectaculaire de sa population de millionnaires : +40 % en dix ans.

Cette dynamique est portée par une diversification de l’économie et un attrait renforcé pour ses hubs stratégiques. Loin derrière l’Afrique du Sud, qui concentre encore plus d’un tiers des millionnaires africains, le royaume gagne néanmoins du terrain grâce à des secteurs clés comme le tourisme haut de gamme, la finance, l’immobilier et les nouvelles technologies. Dans un contexte où le Nigeria recule fortement (-47 % de millionnaires sur la décennie), le Maroc devient une destination de plus en plus attractive pour les investisseurs et les résidents fortunés.

   

Mais c’est surtout Marrakech qui incarne ce nouveau visage de la prospérité africaine. La ville ocre s’installe dans le trio de tête des pôles de richesse continentaux, avec une progression impressionnante de 67 % du nombre de millionnaires en dix ans. Plus qu’une simple destination touristique, Marrakech s’impose comme un écosystème où se croisent luxe, art de vivre et innovation, à l’image des tendances mondiales qui privilégient des villes « lifestyle » capables d’offrir autant de confort que d’opportunités économiques.

Pour autant, cette montée en puissance pose un double défi. D’un côté, l’Afrique doit surmonter les obstacles à la mobilité internationale de ses élites économiques, de plus en plus freinées par les restrictions de visas, notamment en Europe et aux États-Unis. De l’autre, elle doit transformer cette concentration de richesses en un développement inclusif, capable de profiter à l’ensemble de la population. Comme le rappelle Jean Paul Fabri, économiste en chef chez Henley & Partners, « il ne suffit pas de compter les millionnaires, il faut créer un écosystème où la prospérité bénéficie à tous ».

L’avenir du Maroc, et plus largement de l’Afrique, se joue donc dans cette équation délicate : rester une terre d’accueil pour les capitaux, tout en construisant une croissance partagée qui s’inscrive dans la durée. Une ambition à la hauteur de la place que le continent revendique désormais dans l’histoire mondiale de la richesse.

   

Vous aimerez aussi