La Foire 1-54 Marrakech trace sa route dans l’art contemporain africain

by La Rédaction

L’édition 2025 de la Foire 1-54 Marrakech marque un tournant dans son histoire, s’imposant définitivement comme un événement clé pour l’art contemporain africain. Installée dans les somptueux espaces de La Mamounia et du centre DaDa, cette sixième édition a attiré un public international, mêlant collectionneurs privés et grandes institutions artistiques.

Dès son ouverture le 30 janvier, la foire a connu une forte affluence, signe de son importance croissante sur la scène artistique mondiale. Parmi les visiteurs figuraient des collectionneurs influents ainsi que des représentants de prestigieuses institutions comme le MoMA à New York, la Tate à Londres ou encore le Centre Pompidou à Paris. Les œuvres exposées, allant des jeunes talents émergents aux figures confirmées, témoignaient de la diversité et de la richesse de la création contemporaine africaine.

   

Les galeries africaines ont été particulièrement mises à l’honneur, avec treize enseignes représentées, dont neuf basées au Maroc. Certaines galeries européennes, comme Loeve & Co de Paris, faisaient également leurs débuts à Marrakech, élargissant ainsi la portée internationale de l’événement. Le pari de présenter des artistes modernes a porté ses fruits, comme en témoigne la vente d’une toile du peintre haïtien Roland Dorcély pour 25 000 euros, après son acquisition récente par le Centre Pompidou lors de l’édition londonienne.

Les nouveaux venus n’ont pas manqué d’attirer l’attention. La galerie milanaise C + N Canepaneri a misé sur un solo show de Chigozie Obi, artiste nigériane dont les toiles, oscillant entre 3 000 et 6 000 euros, ont suscité un vif intérêt. Du côté des galeries africaines, la maison ivoirienne Farah Fakhri et la marocaine Abla Ababou ont présenté des sélections soigneusement pensées, avec une mise en avant d’artistes locaux. Les œuvres de Chada, artiste ivoirien mêlant textile, sérigraphie et peinture, ont trouvé preneur dès les premières heures de la foire.

Le Maghreb a également été représenté à travers des figures historiques de l’art moderne africain. La galerie tunisienne Le Violon Bleu a mis en avant des œuvres d’Aly Ben Salem, pionnier de l’École de Tunis, aux côtés de gouaches signées Chaïbia Talal et Baya, dont les prix allaient de 17 000 à 55 000 euros. Deux toiles de Farid Belkahia, proposées à 90 000 euros, ont retenu l’attention d’un musée international, bien que finalement acquises par des collectionneurs privés.

Les galeries marocaines ont, elles aussi, marqué l’événement. African Arty, présente pour la deuxième fois à Marrakech, a mis en avant le travail du peintre et sculpteur Abderrahmane Rahoule, ancien directeur des Beaux-Arts de Casablanca. Sa pièce phare, Tour (1980), une sculpture en terre cuite patinée vendue 18 000 euros, a rejoint une collection privée.

L’espace DaDa, dédié aux galeries émergentes, a permis de diversifier encore davantage l’offre artistique. Cette initiative, qui offre une visibilité accrue à de nouveaux talents, a rencontré un succès notable, soulignant la volonté des organisateurs d’ancrer la foire comme un rendez-vous incontournable du marché de l’art africain.

Avec cette sixième édition réussie, la Foire 1-54 Marrakech confirme son influence grandissante. La qualité des œuvres, la diversité des participants et l’enthousiasme des acheteurs illustrent le dynamisme de la scène artistique africaine et son rayonnement sur le marché international.

   

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