Le monde du luxe ne fait décidément rien comme les autres. Et lorsqu’il s’agit d’attirer un poids lourd de l’industrie automobile comme Luca De Meo, Kering ne regarde pas à la dépense. L’ancien patron de Renault, désormais promis à la tête du groupe de François-Henri Pinault, prendra officiellement ses fonctions en septembre prochain. Mais les conditions de son arrivée font déjà grincer des dents… ou rêver.
Kering, géant du luxe propriétaire de maisons comme Gucci, Balenciaga ou Saint Laurent, a dévoilé un package de rémunération à la hauteur des ambitions stratégiques du groupe. Pour convaincre De Meo de quitter le constructeur automobile français, le groupe lui a offert une enveloppe de 20 millions d’euros, majoritairement versée en cash. Une somme censée compenser les avantages qu’il abandonne chez Renault, notamment des actions gratuites qu’il aurait pu percevoir s’il était resté en poste.
Mais ce n’est pas tout. En plus de ce « golden hello », Luca De Meo bénéficiera d’un salaire annuel fixe de 2,2 millions d’euros. À cela s’ajoute une rémunération variable pouvant atteindre 4,8 millions d’euros, avec une majoration allant jusqu’à 6,6 millions « en cas de surperformance » par rapport aux objectifs fixés. Autrement dit, si tout se passe bien, le nouveau capitaine de Kering pourrait toucher bien plus de 10 millions d’euros par an.
Ce recrutement aux allures de mercato XXL s’inscrit dans une volonté claire du groupe de redéfinir son avenir stratégique après une période de turbulences, notamment chez Gucci. Miser sur un profil issu de l’automobile – un secteur réputé pour son efficacité industrielle – est un pari audacieux, mais révélateur d’une volonté de transformation profonde.
Reste à savoir si ce package XXL tiendra ses promesses sur le long terme. Car dans le monde feutré du luxe, les performances se mesurent autant à la valeur boursière qu’à l’aura des marques. Et là, De Meo est attendu au tournant.