Marrakech n’a jamais manqué de sublimes adresses pour les voyageurs en quête de raffinement et de dépaysement. Mais depuis l’ouverture de Jnane Rumi, la ville rouge semble s’être dotée d’un nouveau joyau dans sa couronne hôtelière. Situé aux abords sereins de la palmeraie, ce tout nouvel établissement suscite déjà une ferveur quasi mystique parmi les amateurs d’hôtellerie d’exception.
Ce qui frappe dès l’entrée à Jnane Rumi, c’est une ambiance enveloppante, presque onirique. Une odeur d’oud clair, subtil et entêtant, flotte dans l’air, comme une signature olfactive gravée dans les souvenirs. Les repas, eux, se dégustent au bord de la piscine, sous l’ombre légère des bougainvillées et des palmiers inclinés. Le jardin, entre herbe tendre, chaises en rotin et parasols à pompons, semble tout droit sorti d’un rêve oriental revisité par Lewis Carroll.
Mais c’est à l’intérieur que la magie opère vraiment. Chaque chambre est une œuvre à part entière, pensée dans les moindres détails. L’un des suites affiche un mur moutarde s’inclinant vers une cheminée surmontée d’un Don Quichotte de marbre, pendant qu’une lucarne en coupole romaine éclaire une salle de bain d’un autre temps. Les éléments architecturaux, choisis avec goût, révèlent un mélange audacieux de classicisme méditerranéen et de fantaisie artistique.
La pièce commune, avec ses tapisseries signées Louis Barthélemy et ses piles de livres judicieusement disposées, invite à la contemplation. Le bar Rumi, écrin rose doté d’un spectaculaire lustre en laiton, offre un refuge tamisé aux amateurs de cocktails marocains et de discussions feutrées.
Difficile, pourtant, de capturer pleinement l’essence de ce lieu par des mots. Car Jnane Rumi ne se visite pas : il se vit. Il laisse une empreinte, une sensation rare de beauté suspendue. Et une irrésistible envie d’y retourner, pour un verre de vin du terroir ou une bouchée de tajine de fruits de mer au bord du bassin.