Le ciel, qu’il avait tant défié, a fini par lui reprendre ce qu’il lui avait longtemps laissé : la vie. Felix Baumgartner, légende du parachutisme extrême, s’est éteint ce jeudi 17 juillet lors d’un vol en parapente au-dessus de la côte adriatique, en Italie. À 56 ans, celui qu’on surnommait « Fearless Felix » aurait été victime d’un malaise en plein vol avant de s’écraser dans la piscine d’un hôtel à Porto Sant’Elpidio, dans la région des Marches. Selon les secours, il aurait probablement perdu connaissance avant l’impact. Une employée de l’établissement, également touchée, a été légèrement blessée.
Ce décès tragique vient refermer un chapitre d’exception dans l’histoire du sport extrême. Car Baumgartner, au-delà des exploits, incarnait une philosophie du dépassement de soi. Ancien soldat de l’armée autrichienne, il avait bâti sa légende sur des records à couper le souffle. Dès 1999, il défie les lois de la gravité en sautant des tours Petronas à Kuala Lumpur. Puis, la même année, il se distingue en réalisant le saut le plus bas jamais enregistré depuis la main du Christ Rédempteur à Rio. Mais c’est en 2012 que le monde entier le découvre.
Le 14 octobre de cette année-là, embarqué dans une capsule emportée par un ballon stratosphérique, Baumgartner s’élance depuis 39 376 mètres d’altitude. Il devient le premier homme à franchir le mur du son en chute libre, atteignant Mach 1,25. Ce saut historique, mené avec Red Bull Stratos, n’est pas seulement une performance physique ou un exploit médiatique : c’est un moment de bascule pour l’humanité, entre aventure technologique et quête personnelle. Près de huit millions de personnes suivent l’événement en direct. Une page d’histoire se tourne ce jour-là, et son nom entre dans la postérité.
Après cet exploit planétaire, Felix Baumgartner s’était fait plus discret mais continuait à voler, libre et fidèle à sa passion première : le ciel. Jusqu’au bout, il aura vécu dans l’apesanteur des hauteurs, fidèle à son instinct d’homme libre. Un jour, on lui demanda s’il n’avait pas peur de mourir. Il répondit simplement : « Il faut apprendre à aimer ce qu’on vous a appris à craindre. » Et c’est peut-être dans cette phrase que réside l’éclat ultime de sa légende.