C’est une page légendaire du football marocain qui se tourne. Ahmed Faras, figure emblématique et première véritable idole du ballon rond au Maroc, s’est éteint à l’âge de 78 ans après un long combat contre la maladie. Son nom restera gravé à jamais dans le panthéon du sport national, tant son héritage dépasse les générations.
Icône indétrônable du club SC Chabab Mohammedia, Faras incarne la fidélité et l’élégance sur le terrain. En 17 saisons passées sous les couleurs de son club natal, entre 1964 et 1982, il n’a jamais cédé aux sirènes des grands clubs étrangers. Un choix rare à une époque où les carrières se façonnaient déjà à l’international. C’est en 1980 qu’il mènera Mohammedia au sommet du championnat national, inscrivant son nom et celui de son club dans les annales du football marocain.
Mais c’est en sélection nationale que Faras est entré dans la légende. Capitaine exemplaire des Lions de l’Atlas, il participe à la première Coupe du monde disputée par le Maroc, en 1970 au Mexique. Il y incarne l’espoir d’un continent et la fierté d’un peuple. En 1975, il devient le premier joueur marocain à recevoir le prestigieux Ballon d’Or africain, symbole d’un rayonnement au-delà des frontières.
L’année suivante, il offre au Maroc sa plus grande consécration footballistique : une victoire historique à la Coupe d’Afrique des Nations en Éthiopie en 1976. Leader technique et mental, il est sacré meilleur joueur de la compétition, confortant son statut de monument du football africain.
Joueur raffiné, buteur clinique, meneur d’hommes : Ahmed Faras était tout cela à la fois. Il dominait les surfaces avec une élégance rare, terminant meilleur buteur du championnat à deux reprises, en 1969 et 1973. À son palmarès, s’ajoutent deux Coupes du Trône, un Supercoupe nationale et un titre maghrébin, qui illustrent la richesse d’un parcours sans tache.
La Fédération royale marocaine de football, consciente de son rôle historique, avait pris en charge ses frais médicaux ces dernières années. Un geste symbolique envers celui qui a tant donné au sport national. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a d’ailleurs présenté Ses condoléances à la famille du défunt, saluant une figure qui aura incarné avec dignité les valeurs du Maroc sportif.
Avec la disparition d’Ahmed Faras, c’est toute une époque dorée qui s’efface. Mais son empreinte, immense, restera vivace dans le cœur des passionnés. Parce que les légendes ne meurent jamais vraiment.