Elizabeth II : Une «grande amie spéciale» du Maroc s’en est allée

by La Rédaction

«Une grande amie spéciale qui était profondément respectée.» C’est en ces termes que le Roi Mohammed VI, dans les heures qui ont suivi l’annonce du décès de la Reine, le 8 septembre, évoque Elizabeth II dans le message de condoléances envoyé à son fils, le désormais Roi Charles III. La famille royale britannique est une alliée de longs lustres de la monarchie marocaine, et cela ne s’est jamais démenti tout au long des 70 ans du règne d’Elizabeth II. Des relations rythmées par des échanges de visites, d’un côté comme de l’autre.  

   

Dans son message, le Souverain a rappelé « les qualités et les mérites de cette illustre Reine qui se tenait, invariablement, comme un symbole de la grandeur du Royaume-Uni. Le Roi Mohammed VI a souligné la relation privilégiée qui unit les deux familles royales, britannique et alaouite. Et pointe combien « The Queen » « tenait particulièrement à renforcer l’amitié de longue date entre nos deux monarchies séculaires ».  

Elizabeth II s’était rendue au Maroc du 27 au 30 octobre 1980. Sur invitation de Feu Hassan II, « The Queen », en compagnie de son époux, le Prince Philip, a eu droit à un séjour haut en couleurs à Rabat, Marrakech et Casablanca. Plusieurs anecdotes ont été racontées sur ce périple royal. On raconte, par exemple, que si cette visite avait marqué les esprits, le séjour ayant été émaillé de scènes inattendues, comme celle où l’on voit la Reine attablée avec Hassan II autour d’un méchoui d’agneau qu’elle mange dans le strict respect de la tradition marocaine (c’est-à-dire avec les doigts).

De retour à Buckingham, Elizabeth s’est empressé d’envoyer une lettre au Roi Hassan II, dans laquelle elle louait son  « hospitalité extrêmement chaleureuse et généreuse ».  

Après cette visite au Maroc, la Reine Elizabeth II avait invité à son tour le Roi Hassan II en Grande-Bretagne. Le 14 juillet 1987, ce dernier fut accueilli par «la Reine Elizabeth II et le duc d’Édimbourg à la gare Victoria de Londres au début de sa visite d’État de quatre jours ». Le Roi a, par la suite, été l’invité d’honneur d’un banquet donné par la Reine à Buckingham Palace. L’objet de cette visite était de discuter des « perspectives de paix au Moyen-Orient », rappelle l’agence de presse américaine, notant qu’il était également question d’organiser une conférence internationale avec la Première ministre Margaret Thatcher.

Par ailleurs, le Prince William, dorénavant premier dans l’ordre de succession monarchique, serait tombé sous le charme du Sahara marocain en général et de Dakhla en particulier. Aussi, apprend-on dans la presse britannique que la Princesse Margaret, sœur de la défunte Elizabeth II, vouait un intérêt particulier au Maroc.

A Rabat, l’Ambassade du Royaume-Uni a ouvert le vendredi 9 septembre un livre de condoléances à la résidence de l’Ambassadeur britannique au Maroc, pour les ambassades et les organisations internationales présentes au Maroc.

En Grande Bretagne, on rend à la Reine un dernier hommage qui va durer plusieurs jours. Le public a commencé à se recueillir devant le cercueil de la Reine Elizabeth II, mercredi 14 septembre, à Westminster Hall, la plus vieille salle du Parlement, à Londres. Le cercueil y sera exposé jusqu’aux funérailles, prévues lundi 19 septembre.

Après les obsèques de lundi, il ne restera plus qu’à procéder à l’enterrement proprement dit. Le cercueil sera alors convoyé jusqu’au château de Windsor, la résidence préférée d’Elizabeth II, avec son pied-à-terre écossais de Balmoral. C’est là qu’aura lieu l’inhumation proprement dite, dans le caveau de la chapelle Saint-George. D’après le programme officiel, elle y reposera auprès de son époux, le Prince Philip et de 25 de ses ancêtres.  Nul doute, qu’ils seront encore de très nombreux anonymes à se masser au long des 37 kilomètres séparant Londres de Windsor. Pour un «dernier» adieu de plus.

Aujourd’hui, c’est une page de l’histoire britannique qui se tourne. Le peuple britannique a perdu une figure presque familiale qui a traversé les générations.

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