Dans une chronique publiée le 2 octobre 2025, l’ancien ministre et analyste Lahcen Haddad propose une approche innovante pour améliorer l’accès aux soins au Maroc : mettre en place des systèmes de feed-back structurés, afin que les citoyens puissent partager leurs expériences et contribuer, de manière constructive, au renforcement de la qualité des services de santé.
Au cœur de cette réflexion se trouve l’idée que chaque remarque, chaque retour, peut devenir une source d’amélioration. Haddad insiste sur l’importance de créer plusieurs canaux d’écoute : des comités d’hôpitaux accessibles, des plateformes numériques conviviales, mais aussi des outils immédiats comme WhatsApp, permettant de répondre rapidement aux situations urgentes. Selon lui, l’un des indicateurs les plus parlants serait la réduction notable du temps d’attente, un objectif central pour fluidifier le parcours de soins.
L’ancien ministre défend également une logique d’accompagnement global. Pour lui, il ne s’agit pas uniquement d’orienter un patient vers une autre structure, mais de l’accompagner tout au long du processus : prise de rendez-vous confirmée, transmission du contact du médecin qui le recevra et vérification préalable de la disponibilité. Cette démarche vise à rendre le système plus lisible et plus fluide pour les citoyens.
Le dispositif qu’il esquisse s’apparente à une véritable chaîne de coordination, qui fonctionnerait à plusieurs niveaux. Localement, chaque hôpital disposerait d’un comité permanent, actif en continu, rassemblant médecins, administration et représentants de la société civile pour traiter les demandes. Si une solution ne peut être trouvée à ce niveau, des comités provinciaux prendraient le relais. Enfin, une cellule nationale, en lien direct avec le ministère de la Santé, permettrait de centraliser et de résoudre les cas les plus complexes.
Ce modèle, pensé comme un outil de gouvernance, aurait aussi pour avantage de mettre en lumière certains besoins structurels : suivi digitalisé des stocks de médicaments, meilleure maintenance des équipements, valorisation des ressources humaines et attractivité accrue du secteur public. Loin d’être un simple mécanisme administratif, il s’agirait d’un cadre vivant, évolutif, qui permettrait de renforcer la confiance entre les citoyens et le système de santé.
En définitive, Lahcen Haddad propose une vision constructive : faire du feed-back citoyen un moteur de progrès continu. En organisant l’écoute, en assurant un suivi et en mettant en place des réponses adaptées, le système de santé pourrait gagner en efficacité et en proximité, tout en consolidant la relation de confiance avec les usagers.
