Couleurs sur ordonnance : Ghizlane Agzenaï, l’artiste marocaine qui soigne les murs et les esprits

by La Rédaction

À rebours des canons dramatiques longtemps associés à l’art contemporain, Ghizlane Agzenaï revendique la joie comme manifeste esthétique. Née à Tanger et installée à Casablanca, cette artiste marocaine autodidacte transforme les murs des villes et des musées en surfaces vibrantes de positivité géométrique. Pour elle, l’art ne se doit pas d’être sombre pour être profond — il peut aussi être un antidote à la grisaille du quotidien.

Avec ses œuvres colorées qu’elle appelle “totems”, Agzenaï trace un langage visuel où les lignes sont nettes, les formes puissantes et les couleurs assumées. Bleu électrique, jaune solaire, rouge tonique : sa palette agit comme un bain de lumière. Dans son univers, chaque motif devient une promesse d’énergie, chaque surface une invitation à la contemplation joyeuse. Elle explique créer « pour apporter de la force aux lieux et aux gens », un credo qu’elle décline autant dans des galeries que sur les façades urbaines.

   

Mais ne vous y trompez pas : derrière l’aspect ludique, se cache une maîtrise rigoureuse de la composition. Formée hors des circuits académiques, Agzenaï a nourri son esthétique de références éclectiques — du design brutaliste aux architectures utopiques, en passant par l’art optique. Ses œuvres semblent parfois sortir d’un rêve futuriste, mais elles s’enracinent toujours dans le présent, voire dans le besoin vital de faire circuler une émotion simple : celle de la joie.

Son travail a dépassé les frontières marocaines, séduisant aussi bien les institutions artistiques que les marques de luxe. Guerlain, par exemple, a collaboré avec elle, séduite par l’élégance graphique et la dimension spirituelle de ses œuvres. De Paris à Dubaï, ses expositions captivent un public en quête de sens autant que de beauté. Et sur Instagram, où l’extrait que tu m’as partagé trouve toute sa force, sa communauté grandit au rythme de ses créations, portées par un message universel : l’art peut — et doit — faire du bien.

À l’heure où le monde traverse des crises en chaîne, le travail de Ghizlane Agzenaï offre une respiration. Ni naïf, ni superficiel, son art est un manifeste coloré pour réenchanter nos regards. Une esthétique de la lumière au service d’une éthique de l’optimisme.

   

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