Le Maroc prépare déjà le terrain pour la 61e Biennale de Venise, prévue en 2026, et les premières annonces donnent le ton d’une édition ambitieuse et résolument contemporaine. Le ministère marocain de la Culture vient en effet de dévoiler la composition du comité chargé de sélectionner le projet qui représentera officiellement le pays à cet événement majeur de la scène artistique mondiale.
C’est Mehdi Qotbi, président de la Fondation Nationale des Musées (FNM), qui présidera ce comité stratégique. Autour de lui, un panel éclectique de figures incontournables du monde de l’art contemporain marocain et international : Mustapha Bouhayati (Luma Arles), Hicham Daoudi (Comptoir des Mines Gallery), Touria El Glaoui (fondatrice de la 1-54 Art Fair), l’indépendante Mouna Mekouar, Alya Sebti (directrice de l’ifa à Berlin), Meryem Sebti (rédactrice en chef de Diptyk), Hassan Sefrioui (Shart Gallery), ainsi que l’artiste Fatihiya Tahiri. Un groupe à la fois ancré dans le territoire et ouvert aux dynamiques globales.
La première réunion du comité est prévue pour aujourd’hui 9 juillet, date à laquelle seront examinées les candidatures soumises. Un moment charnière pour tracer les contours de ce que sera le pavillon marocain dans deux ans, alors que la Biennale 2026 se profile déjà comme un rendez-vous poétique et introspectif. Intitulée “In Minor Keys”, cette édition portera l’empreinte posthume de la curatrice camerounaise Koyo Kouoh, figure respectée de l’art contemporain africain. Elle promet un retour à la lenteur et à la subtilité, privilégiant les narrations feutrées et les rythmes alternatifs, loin des effets de manche habituels.
Ce virage artistique, mêlant délicatesse et profondeur, entre en résonance avec la sensibilité de nombreux artistes marocains, souvent marqués par une esthétique à la fois intime et engagée. On attend donc avec intérêt la sélection du projet qui saura porter cette voix marocaine sur la scène vénitienne, entre tradition revisitée et création audacieuse.
