Reda Serraj : « Seules les meilleures matières premières des terroirs marocains sont admises »

by La Rédaction

Reda Serraj, Directeur Développement de la Maison Serraj se dévoile sur les traditions familiales et un savoir-faire de génération en génération. Coulisses.

  • Quelle est la particularité de la maison Serraj ?

La Maison Serraj est une histoire de famille depuis 1954.

 Notre père, Feu Haj Mohamed Serraj à insister pour ce que cet esprit soit ancré dans le fonctionnement de nos boutiques.

Oui, l’esprit familial est l’ADN de la Maison et coule dans les veines de l’ensemble du personnel tant au niveau stratégique qu’opérationnel.

  • Comment perpétuer une tradition de génération en génération ?

Il n’y a pas de secret : la passion du métier. Avec mon grand frère Driss Serraj, qui a repris les rênes de la Maison dans les années 90, il a entamé d’importants chantiers afin de restructurer le fonctionnement dans un seul et unique objectif : Mettre en place une usine de production.

  • Quelles sont vos valeurs et savoir-faire ?

La Maison Serraj regorge de valeurs et savoir-faire qui lui ont permis d’être dans le  TOP 3  de la boulangerie pâtisserie fine à Casablanca pour ne pas dire au Maroc . Oui nous recevons des messages sur les réseaux sociaux pour l’ouverture de nouveaux écrins à Rabat, Tanger ou encore Marrakech pour ne citer qu’eux…

Pour ce qui est de nos valeurs, Innovation – Esprit d’équipe – Intégrité – Satisfaction client sont les maîtres mots ou le leitmotiv de la Maison. 

Quant au savoir-faire, la base de la pâtisserie est incontestablement la matière première : pour fabriquer nos gâteaux traditionnels, seules les meilleures matières premières des terroirs marocains sont admises. Amandes et blé bio, miel pur ou encore fruits secs et fleurs d’oranger de qualités supérieurs, nous sélectionnons nos fournisseurs locaux avec rigueur tout en respectant des règles très strictes pour garantir des produits haut de gamme. 

Dans un second temps, notre unité de production, sous le nom d’Atelier Marocain de gourmandises, inauguré en 2007 avec une capacité de 1200m2, 300 salariés, installations répondant aux exigences internationales et de matériel à la pointe de la technologie.  

Enfin la formation et consulting avec une certaine idée de partage de connaissances. En effet, pour répondre aux besoins de toute personne souhaitant se lancer dans le métier de bouche, la Maison Serraj s’est engagée dans une démarche d’amélioration continue, en faisant appel chaque saisons aux talents des plus grands artisans locaux mais aussi de chefs pâtissiers de renommée internationale.

  • Comment vous renouvelez-vous ?

La Maison est doté d’un département Recherche & Développement composé d’un chef pâtissier et d’une  équipe de jeunes pâtissier pleins d’envie et de créativité souhaitant toujours repousser les limites afin de proposer à nos clients le meilleur de la pâtisserie tout en alliant tradition et modernité.

  • A quel point la pâtisserie marocaine est-elle riche ?

Je dirais que c’est grâce à notre gastronomie marocaine, reconnu mondialement que la pâtisserie marocaine a été mise sous le feu des projecteurs. Un exemple tout simple : après un bon tajine ou un couscous fait maison, rien ne vaut un tea time avec de succulents gâteaux aux amandes.. Je pense notamment à l’incontournable corne de gazelle.  Pour nous la richesse de la pâtisserie marocaine réside dans ce moment de détente. Ce sont des gâteaux aussi bons que beaux, alliant saveurs et esthétique avec une gamme large et variés ancrés dans le patrimoine marocain.

  • Avez-vous des recettes familiales ?

Nous avons tous des recettes familiales. Notre inspiration avant tout notre culture mais aussi nos parents et plus particulièrement nos mères et grands-mères qui ont toujours su apporter ce goût inégalable tout nous faisant voyager dans les 4 coins du Royaume. Au passage, je tiens à saluer toutes les mamans d’ici et d’ailleurs..

  • Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez ? 

Pour être simple, ce sont les difficultés que tout le monde rencontre au quotidien : les retards au niveau de réception de nos produits en autre… les aléas de la vie. 

On s’adapte aux circonstances pour réduire les risques au maximum.

Mais il faut souligner un point important dans notre métier et celui de tous les métiers traditionnels : la formation de nos employés et la fuite vers de nouveaux horizons. Nous avons de ce fait choisis de faire participer les pères/fils ou les frères dans le système de recrutement et de formation pour permettre à la perpétuation de la tradition tout en gardant l’esprit familiale.

  • Comment gérez-vous cette pandémie ?

Nous avons tous été impactés par cette pandémie, à tous les niveaux.

Cela nous a permis de mettre en place un plan d’urgence et mobilisé l’ensemble des équipes concernés afin de faire face à cette situation. Hygiène, communication ou encore production, tout a été repensé dans le but de réduire l’impact que cela pourrait avoir sur notre façon de travailler. Nous sommes passés par une grande période critique du à l’arrêt de l’évènementiel et des traiteurs. 

Toutefois, nous restons optimistes cette année quant à la relance de ce secteur qui nous a causé une perte de 50% de CA. 

Enfin, sans la mobilisation des services de santé et des autorités locales, la situation aurait pu être catastrophique pour nos concitoyens. De ce fait, nous avons décidés de les ravitailler quotidiennement à travers une association pour leur permettre d’avoir les denrées nécessaire et rester opérationnelle sur le terrain. C’est un geste tout à fait naturel. Merci à eux.

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