Aérien : Alitalia coupe définitivement ses moteurs

by La Rédaction

Alitalia a éteint ses moteurs après 74 années mouvementées pour laisser piste libre à une jeune start-up, ITA, née de ses cendres, dans un marché aérien qui peine à se relever des turbulences de la pandémie de coronavirus.

Le premier vol d’Italia Trasporto Aereo a décollé le vendredi 15 octobre courant de Milan-Linate en direction de Bari dans le sud du pays. Née le 5 mai 1947, cette compagnie a symbolisé la réussite économique de l’Italie après la Seconde Guerre mondiale, devenant dans les années 70 la septième compagnie mondiale, avant de connaître un long déclin, qui s’est aggravé ces dernières années. Alitalia avait dû être secourue en 2014 par la compagnie émiratie Etihad, qui a acquis 49% de son capital, sans toutefois arrêter sa folle course vers la faillite.

Son histoire se confond avec celle du pays : les premières hôtesses arrivent à bord en 1950, Alitalia devient transporteur officiel des Jeux olympiques de Rome en 1960 et franchit la barre du million de passagers, Paul VI est le premier pape à l’emprunter en 1964 et Antonella Celletti la première femme à piloter l’un de ses avions en 1989.

«C’est avec une tristesse profonde qu’on assiste à la fin d’Alitalia, c’était notre fleuron national, symbole de l’histoire de ce pays», raconte, émue, Laura Facchini, 47 ans, hôtesse de l’air chez Alitalia depuis 20 ans.

Comme tant d’autres, elle a posé en vain sa candidature pour être reprise par ITA qui a remporté l’appel d’offres pour l’achat de la marque, en déboursant 90 millions d’euros. Si le secteur aviation a été transféré à cette jeune compagnie aérienne 100% publique, les services au sol et la maintenance seront vendus séparément, par le biais d’appels d’offres, comme l’a exigé Bruxelles durant d’âpres négociations avec Rome.

Rappelons que la Commission européenne a donné en septembre son feu vert au décollage de la jeune pousse et a autorisé l’injection de 1,35 milliard d’euros de fonds publics. Constatant «une discontinuité économique» entre Alitalia et ITA, elle a dispensé cette dernière de rembourser les aides d’Etat illégales perçues par son prédécesseur.

Vous aimerez aussi