Dans un paysage publicitaire saturé de visages iconiques, où chaque maison de luxe tente de décrocher le Graal des égéries, Moncler a pris tout le monde de court. Pas en surfant sur la tendance Y2K ni en convoquant la dernière coqueluche des réseaux sociaux, mais en rassemblant deux légendes vivantes du cinéma : Al Pacino et Robert De Niro. Leurs retrouvailles, immortalisées par l’objectif du photographe Platon, ne se contentent pas de vendre une doudoune. Elles racontent une histoire de fraternité, de chaleur humaine, et d’héritage culturel.
Lancée sous le nom évocateur « Warmer Together », la campagne joue sur une chaleur qui dépasse la température corporelle. « La chaleur n’a jamais vraiment été une question d’extérieur. Elle vient de l’intérieur, de ce qui se vit, se partage », déclare De Niro dans le teaser, résumant parfaitement l’esprit de cette collaboration. Exit le discours technique sur les performances thermiques de la Maya 70 – la fameuse doudoune best-seller de la maison – place aux émotions brutes, au lien presque sacré entre deux amis qui incarnent à eux seuls un pan entier du septième art.
La force de cette campagne ne réside pas seulement dans l’aura indémodable de ses protagonistes, mais dans l’alchimie palpable captée par Platon. En noir et blanc, face à la skyline new-yorkaise, De Niro et Pacino semblent tout droit sortis d’un film de Scorsese… mais avec une dose d’humanité supplémentaire. Ces portraits ne célèbrent pas seulement deux acteurs, ils figent une relation faite de respect, d’admiration et de complicité silencieuse. Une chaleur que Moncler entend bien faire rayonner au-delà des clichés glacés de la mode hivernale.
Remo Ruffini, PDG de Moncler, revendique cette approche avec un naturel désarmant. Pour lui, cette amitié de longue date incarne mieux que tout discours marketing les valeurs fondatrices de la marque : protection, loyauté, chaleur intérieure. Le lien entre les deux comédiens rejoint symboliquement celui que la marque entend tisser avec ses clients – un lien sincère, durable, presque familial. Pas étonnant donc que Ruffini parle de cette campagne comme d’un retour aux sources, à une époque où la mode ne se contentait pas d’enfiler des tendances mais racontait des histoires.
Dans cette industrie où l’éphémère est roi, Moncler réussit ainsi un pari rare : convoquer la mémoire collective pour rappeler que l’intemporalité est une forme suprême de modernité. Et si la chaleur humaine devenait le nouveau luxe ?