Diane s’en est allée… en tonnant jusqu’à la fin

by La Rédaction

Il y a des voix qui ne s’éteignent jamais. Et Diane Keaton en faisait indéniablement partie. L’annonce de son décès, ce 11 octobre 2025 à l’âge de 79 ans, a résonné comme un choc doux-amer dans l’univers du cinéma, tant elle avait su marier, tout au long de sa carrière, la légèreté d’un chapeau melon à la gravité d’un regard inoubliable. Diane Keaton, c’était l’élégance désinvolte, la comédie affutée, et cette manière unique de donner du corps aux rôles féminins, sans jamais céder aux stéréotypes.

Révélée au grand public dans Le Parrain de Francis Ford Coppola, elle crève l’écran dans Annie Hall de Woody Allen, rôle qui lui vaudra l’Oscar de la meilleure actrice en 1978. Elle y incarne une femme névrosée, charmante, anticonformiste — une figure qui marquera à jamais la pop culture et inspirera des générations d’actrices. Le personnage d’Annie Hall, c’était un peu Diane elle-même : imprévisible, libre, entière. Une femme qui ne se fondait jamais dans un moule, qui imposait son style, jusqu’à en faire une signature.

   

Au fil des décennies, Diane Keaton avait su naviguer les eaux souvent impitoyables de Hollywood sans jamais renier son intégrité artistique. Dans Manhattan, Baby Boom, Le Club des ex, ou plus récemment Book Club, elle avait prouvé qu’on pouvait briller à tout âge, pour peu qu’on reste fidèle à sa voix intérieure. Et quelle voix. Rauque, espiègle, touchante. Une voix qui portait autant les rires que les silences.

Hors caméra, Diane Keaton fascinait aussi par son refus de se plier aux diktats d’une société qui impose encore trop souvent un cadre rigide aux femmes. Célibataire, mère adoptive, collectionneuse de maisons, adepte du noir et blanc et des costumes masculins, elle menait une vie à contre-courant, faite de liberté et d’excentricité assumée. Chaque apparition publique était un petit manifeste de style, entre élégance old school et audace contemporaine.

Avec elle, c’est une certaine idée du cinéma américain qui s’éteint. Celui des années 70, intelligent, drôle, plein de contradictions et de beauté brute. Diane Keaton n’était pas simplement une actrice : elle était une époque à elle seule. Et si son départ attriste, il réveille aussi une mémoire collective peuplée de répliques cultes, de rires décalés et d’instants de grâce.

Diane a quitté la scène, mais le rideau ne tombera jamais tout à fait sur sa silhouette gracile, ses chapeaux oversize, son rire clair et cette façon bien à elle d’être terriblement humaine.

   

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