Il suffit parfois d’un simple incident pour qu’une ville ou un pays entier se retrouve sous les projecteurs, et pas toujours pour les bonnes raisons. C’est ce qui s’est produit à Casablanca, lorsqu’un créateur de contenu britannique, James Humble, suivi par près de 484 000 abonnés sur Instagram, a partagé son expérience malheureuse avec un chauffeur de taxi. Dans une vidéo devenue virale, il raconte avoir demandé au conducteur d’activer le compteur, comme la loi marocaine l’exige. La réponse fut un refus catégorique, accompagné d’une attitude agressive.
L’épisode pourrait paraître anodin, mais sa portée dépasse largement le simple désagrément d’un touriste. Dans un pays qui mise énormément sur son hospitalité et son attractivité touristique, chaque interaction devient un miroir de l’image nationale. D’autant plus qu’aujourd’hui, un témoignage filmé se propage en quelques heures sur les réseaux sociaux, atteignant des milliers, voire des millions de personnes à travers le monde. Comme l’a rappelé James Humble lui-même, « 99,9 % des Marocains sont incroyablement accueillants », mais ce fameux 0,1 % suffit parfois à créer un doute.
Le moment est d’autant plus critique que le Maroc s’apprête à accueillir des événements d’envergure internationale, comme la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et la Coupe du Monde de football en 2030. Ces rendez-vous attireront des visiteurs venus des quatre coins du globe, tous armés de smartphones prêts à capturer et partager la moindre expérience positive… ou négative. Dans ce contexte, un simple refus d’appliquer la règle, qu’il s’agisse de ne pas enclencher un compteur ou de pratiquer des tarifs abusifs, peut ternir l’image d’un pays tout entier.
L’incivisme de quelques individus ne doit pas masquer les efforts considérables menés par la majorité des Marocains et par les institutions pour moderniser les infrastructures et renforcer la réputation du royaume. Mais il souligne l’urgence d’agir. Sensibilisation, contrôles renforcés et sanctions dissuasives doivent devenir la norme pour éviter que de petites dérives ne prennent une dimension internationale. La capitale économique du pays, vitrine du dynamisme marocain, ne peut se permettre de voir sa réputation écornée par quelques comportements isolés.
Car au final, ce qui se joue dépasse largement le cadre d’un taxi ou d’un trajet refusé. Ce qui est en jeu, c’est la crédibilité d’un pays qui aspire à s’affirmer comme une destination phare du tourisme mondial et comme un hôte exemplaire des plus grands événements sportifs. Le Maroc dispose de tous les atouts pour séduire, mais encore faut-il que l’hospitalité qui fait sa renommée soit défendue et incarnée au quotidien, jusque dans les détails les plus ordinaires.