Dans le désert d’Agafay, aux portes de Marrakech, Ellen von Unwerth signe un nouveau coup d’éclat visuel où la mode flirte avec le cinéma. Loin des podiums policés, la photographe allemande imagine une fresque rétro-futuriste portée par des héroïnes flamboyantes. Guerrières modernes aux allures de stars de Mad Max, elles s’emparent du sable, des dunes et des machines comme d’une scène de tournage à ciel ouvert.
Ici, tout est contraste et énergie brute. Les silhouettes défilent sur des quads et des buggys lancés à pleine vitesse, avant de se dresser fièrement sur le dos de chameaux, rappelant l’ancrage traditionnel du désert marocain. Les moteurs vrombissent, les regards transpercent, et chaque image raconte une histoire où puissance et sensualité se mêlent sans complexe. Car Ellen von Unwerth ose : résilles, bustiers, décolletés et jeux de transparence soulignent des corps assumés, qui se dévoilent autant qu’ils s’imposent.
Cette audace, loin d’être gratuite, porte un message. Dans son style inimitable, la photographe détourne les codes de la provocation pour en faire un manifeste féministe. Les femmes qu’elle met en scène ne subissent pas le regard, elles le dominent. Elles sont à la fois désirantes et désirées, conquérantes et joueuses, libres dans leur rapport au corps et à l’image.
Entre les chameaux majestueux et les quads rugissants, le désert devient le théâtre d’une réinvention esthétique où tradition et modernité se répondent. Ellen von Unwerth y déploie un univers à la fois explosif et ironique, où l’humour accompagne la sensualité, et où la mode s’impose comme une arme de liberté.