Golden Hands : les rockeurs de Casablanca qui ont électrisé les années 70

by La Rédaction

Bien avant que les scènes marocaines ne soient inondées de sons électro ou de rap, Casablanca vibrait déjà au rythme d’un rock incandescent, porté par un groupe devenu légendaire : Les Golden Hands. Derrière ce nom, une histoire passionnante, une ville en effervescence, et un jeune prodige de la guitare nommé Aziz Daou El Makane.

Tout commence en 1967. Aziz, alors âgé de seulement 10 ans, fabrique sa première guitare à la main, dans le tumulte des rues de Casablanca. Repéré par son oncle qui décèle en lui un talent brut, il est envoyé au conservatoire. Ce geste, apparemment anodin, va profondément bouleverser le paysage musical marocain. Aziz s’imprègne de ses idoles : Elvis Presley, Little Richard, The Beatles. Loin d’être de simples influences, ces géants vont lui donner la rage de scène et une vision singulière du rock, qu’il adaptera aux accents marocains.

   

Sa première formation, L’Ange et ses Vampires, attire l’attention. Mais c’est un commentaire d’un spectateur français – fasciné par un solo flamboyant d’Aziz sur Hikayet Gharam – qui va faire basculer leur destin : « Ce garçon a des mains en or ». Le nom est trouvé. Les Golden Hands viennent de naître.

Rapidement, ils s’imposent comme le premier vrai groupe de rock marocain, à une époque où le royaume regardait encore la musique occidentale avec prudence. Ce qui les distingue ? Une capacité rare à ne pas se contenter de reprises. Dès les années 70, Aziz, épaulé par Mohamed Milouli, compose des titres originaux comme What to Say, en mélangeant rock psyché, funk, classiques orientaux, et même des paroles en darija. Un geste audacieux, presque militant, dans un pays où l’arabe dialectal n’avait pas encore trouvé sa place dans la musique dite « moderne ».

Les Golden Hands incarnaient ainsi bien plus qu’un simple groupe de rock : ils étaient le reflet d’une jeunesse marocaine avide de renouveau, d’ouverture et d’expression libre. À travers leur musique, ils ont tracé une voie que peu osaient emprunter, mêlant racines culturelles et sonorités globales avec une maestria rare.

Aujourd’hui, leur héritage continue d’inspirer artistes et amateurs de musique vintage. Dans les rues de Casablanca, leur nom résonne encore comme un riff de guitare enflammé : inoubliable.

   

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