Cancer de la prostate : le Québec ouvre la voie à une nouvelle ère thérapeutique

by La Rédaction

C’est une première mondiale qui pourrait changer la donne pour des milliers de patients : depuis le 2 juillet 2025, le Québec est devenu le tout premier gouvernement à rembourser le Pluvicto, un traitement de dernière génération contre le cancer de la prostate métastatique. Une décision historique dans un monde où l’accès aux innovations médicales demeure souvent réservé à une élite. Aujourd’hui, ce sont des patients à bout de recours, usés par les protocoles standards et les rechutes, qui retrouvent une perspective : celle de vivre plus longtemps, avec moins de souffrance.

Pluvicto s’adresse à des hommes dont la maladie a résisté aux thérapies classiques comme la chimiothérapie ou la castration chimique. Jusqu’à présent, ces cas dits « réfractaires » n’avaient plus d’option réelle. Ce médicament, administré par voie intraveineuse toutes les six semaines en six doses seulement, change la donne. Il s’appuie sur une technologie de radiothérapie ciblée : il repère une protéine présente uniquement sur les cellules cancéreuses et y livre une dose de radiation sans affecter les tissus sains.

   

Les effets secondaires, eux aussi, tranchent avec les lourdeurs des traitements habituels : pas de bouffées de chaleur, ni d’altération majeure de la libido ou de la qualité de vie, selon le Dr Frédéric Arsenault, président de l’Association des médecins spécialistes en médecine nucléaire du Québec. Mieux encore, les premiers résultats d’essais cliniques montrent une prolongation significative de la survie, ce qui donne à ce traitement un poids inédit dans la prise en charge du cancer de la prostate avancé.

Son coût, longtemps prohibitif — 122 489 $ canadiens par patient et par an — avait jusqu’ici cantonné son accès aux milieux les plus privilégiés. Il aura fallu deux ans de négociations entre le laboratoire Novartis, le gouvernement québécois et l’Alliance pancanadienne pharmaceutique pour parvenir à une entente tarifaire compatible avec un remboursement public. Un tournant non seulement pour les malades québécois, mais aussi pour le reste du monde.

Car le signal est clair : un État peut démocratiser un traitement de pointe et replacer l’innovation au cœur du service public. Pour les observateurs internationaux, cette décision montre qu’il est possible de faire place à l’espoir au sein même des structures de santé nationales.

Et ce n’est peut-être qu’un début. Selon le Dr Arsenault, des traitements basés sur le même principe de ciblage moléculaire sont déjà en cours de développement pour d’autres formes de cancer, notamment du sein, du foie ou de l’estomac.

Avec Pluvicto, c’est une porte qui s’ouvre. Pour des centaines de malades aujourd’hui, et peut-être demain, pour bien d’autres à travers le monde.

   

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