Gnaoua 2025 à Essaouira : les esprits du monde réunis en musique

by La Rédaction

Essaouira s’apprête à renouer avec sa vocation de carrefour culturel universel du 19 au 21 juin, en accueillant la 26ème édition du Festival Gnaoua et musiques du monde. Cette manifestation, devenue emblématique, promet une immersion sans précédent dans l’univers foisonnant des musiques spirituelles, métissées et résolument contemporaines. Avec 350 artistes, 40 Maâlems Gnaoua et pas moins de 54 concerts programmés, l’événement annonce une édition sous le signe de la rencontre et du dépassement des frontières musicales.

Comme à l’accoutumée, la grandiose parade d’ouverture donnera le ton avec un défilé haut en couleur et en énergie, avant que la scène de la place Moulay El Hassan ne s’embrase pour le concert inaugural. Cette année, l’incomparable Maâlem Hamid El Kasri partagera la scène avec la Compagnie Bakalama du Sénégal, réaffirmant la profondeur du lien entre rythmes gnaoua et traditions d’Afrique de l’Ouest. À leurs côtés, les voix puissantes d’Abir El Abed et de Kya Loum tisseront une trame sonore faite de spiritualité marocaine et d’envolées vocales modernes.

   

Le cœur du festival battra au rythme des fusions inédites, véritables laboratoires vivants de la création musicale. Parmi les rencontres les plus attendues, celle entre Maâlem Houssam Gania et le batteur new-yorkais Marcus Gilmore s’annonce aussi hypnotique qu’imprévisible. Morad ElMarjan dialoguera avec le maître du oud Dhafer Youssef, dans une quête sonore à la frontière du jazz mystique. Le projet d’Asmaa Hamzaoui & Bnat Timbouktou avec Rokia Koné, entre héritage malien et féminité revendiquée, s’annonce comme un moment fort d’authenticité et de puissance. Et la création collective menée par Maâlem Mohamed Boumezzough avec des musiciens venus de divers horizons — dont Anas Chlih, Aly Keïta ou encore Hajar Alaoui — promet une alchimie unique entre balafon, cuivres, guembri et groove afro-maghrébin.

L’édition 2025 brille également par la diversité de ses têtes d’affiche internationales. L’afro-cubain incandescent de Cimafunk, le reggae politique et rassembleur de Tiken Jah Fakoly, ou encore la pop émotionnelle du Nigérian CKay viennent enrichir une programmation qui dépasse les genres tout en restant fidèle à son ADN : faire dialoguer les mondes. Les jeunes talents de la scène gnaoua, notamment Hind Ennaira, bénéficieront d’une visibilité accrue, incarnant ce passage de témoin essentiel entre mémoire et modernité.

Au-delà de la musique, le festival reste fidèle à sa mission de réflexion avec le Forum des droits humains, qui tiendra sa 12ème édition. Dédié cette année aux « mobilités humaines et dynamiques culturelles », le forum réunira des penseurs, artistes et intellectuels de renom — dont Elia Suleiman, Andrea Rea ou Véronique Tadjo — pour interroger la création à l’ère des migrations. Un espace de pensée libre et transversale, en résonance profonde avec l’esprit d’ouverture du festival.

Cette 26ème édition du Festival Gnaoua et musiques du monde s’annonce comme un rituel renouvelé, une célébration à la fois enracinée et visionnaire, où les traditions se réinventent à la lumière des échanges humains. Un rendez-vous incontournable pour quiconque croit encore que la musique peut rassembler les âmes.

   

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