Le paysage médiatique marocain perd l’une de ses figures marquantes avec la disparition de Saïd Jedidi, journaliste et écrivain reconnu, survenue samedi soir. Né à Tétouan en 1947, il aura consacré sa vie à faire rayonner la presse marocaine, notamment hispanophone, dont il fut l’un des pionniers et principaux artisans. La nouvelle, confirmée par sa famille, laisse un vide considérable dans un univers où son empreinte reste indélébile.
Son parcours illustre une trajectoire intellectuelle riche et cosmopolite. Après des études secondaires dans sa ville natale, Saïd Jedidi s’envole pour l’Angleterre puis l’Espagne, où il poursuit son cursus universitaire. Cette ouverture à l’international nourrira sa vision journalistique, toujours marquée par le souci d’un dialogue interculturel et par une curiosité insatiable pour les dynamiques du monde.
De retour au Maroc, il rejoint la Radio-Télévision marocaine (RTM) dans sa section espagnole. Là, il gravit patiemment les échelons, jusqu’à occuper les postes de rédacteur en chef et de chef de département. Son travail acharné, son exigence et sa plume singulière lui ont valu le respect de ses pairs et l’estime d’un large public. Sa contribution dépasse largement le cadre institutionnel : elle a façonné une presse plus ouverte, plus plurilingue et plus proche des réalités de son pays.
Avec sa disparition en 2025, le journalisme marocain perd non seulement une figure historique, mais aussi un passeur de cultures et de générations. Saïd Jedidi laisse derrière lui une mémoire précieuse, un héritage intellectuel et une leçon de rigueur que retiendront les professionnels des médias comme les lecteurs qui l’ont suivi.